Les Blacks avouent leur impuissance

Par Rugbyrama
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Alors qu'ils viennent de subir deux défaites de rang en Afrique du Sud, ce qui porte à trois leur total de défaites sur la saison, les All Blacks semblent en perte totale de confiance. Et chose étonnante et rarissime, ils l'avouent. Du coup, leurs adversaires le ressentent et en jouent.

C'est un changement qui passe un peu inaperçu ; pourtant, il sonne comme une révolution dans le monde du rugby. Les All Blacks, les grands All Blacks, ceux qui font rêver les amoureux de l'ovalie à travers la planète entière, doutent. Et ça, c'est extraordinaire. Jusque-là, les Néo-Zélandais étaient connus – et parfois même agaçants - pour leur confiance exceptionnelle, à la limite souvent de la suffisane, voire de l'arrogance.

Mais le roc s'effrite. Après la deuxième défaite consécutive en Afrique du Sud (19-31), la troisième en six matchs, les langues se sont un peu déliées. Il faut dire que les Néo-Zélandais n'avaient jamais perdu plus de deux fois dans la saison depuis l'arrivée aux manettes de Graham Henry en 2004. La machine est enrayée et, pour l'entraîneur des avants Steve Hansen, le problème est avant tout psychologique : "Je ne pense pas que ce soit une question de technique, c'est plutôt une histoire de confiance, a-t-il expliqué après le revers de Durban. Techniquement, nous ne sommes pas si mauvais. Nous pouvons nous améliorer dans de nombreux secteurs mais je crois que ça vient en grande partie d'un problème de confiance."

Les Blacks ne font plus peur

Terrible aveu. Non seulement les Blacks doutent – on l'avait remarqué -, mais en plus ils l'avouent. Et ils offrent là une prise supplémentaire à leurs adversaires, beaucoup moins impressionnés désormais. Ils paraissent de moins en moins invincibles, voire largement prenables. Leur aura, qui en avait déjà pris un coup ces dernières semaines, se réduit comme peau de chagrin au fur et à mesure que la saison avance. Même le haka ne fait plus froid dans le dos... Cette fébrilité se ressent jusque dans leur jeu, certes ambitieux à Durban mais tellement fragile et inhabituellement approximatif, que ce soit en attaque ou en conquête.

Alors que le staff est de plus en plus décrié, la seule réponse que trouve le sélectionneur Graham Henry relève de l'insipide : "Il nous reste trois matchs et il faudra simplement être positifs. La seule chose que nous pouvons faire et de regarder en avant et d'essayer de s'améliorer." Un peu léger alors que les Néo-Zélandais sont à l'aube d'une des crises les plus importantes de leur histoire. Il faudra sûrement réfléchir un peu plus profondément, comme le suggère l'arrière Mils Muliaina : "Nous devons nous regrouper, rentrer chez nous et nous questionner longuement sur ce qu'il convient de faire maintenant." "Longuement" , ça veut dire trois semaines. Le 22 août, les Blacks défieront les Wallabies à Sydney. Et ils seront très attendus.

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