Guirado : "Avec des mecs comme Konieck, Goutta, ou Le Corvec dans le vestiaire, tu grandis vite"

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TOP 14 - Huit ans après avoir quitté l’Usap, Guilhem Guirado fera, demain samedi, son premier retour à Aimé-Giral sous de nouvelles couleurs, en tant que capitaine de Montpellier. L’occasion pour nous de lui faire ouvrir la boîte à souvenirs de ses années catalanes, et de nous parler de cette semaine pas comme les autres...

Comment abordez-vous ce retour à Aimé-Giral ?

C’est une semaine particulière. D’abord parce que plusieurs de vos confrères m’ont contacté en même temps (rires) ! Puis parce que j’avais noté ce match sur le calendrier, au même titre que le retour à Toulon car ce sont deux clubs dont j’ai porté fièrement les couleurs. J’avais eu la chance de retourner à Toulon depuis que je suis à Montpellier, mais cela n’a jamais été le cas pour Perpignan. Donc là, ce sera la première fois que j’y retournerai depuis huit ans, depuis mon départ. J’ai un peu d’appréhension car c’est un match particulier pour moi, mais aussi parce que collectivement, cela fait quelques semaines que nous avons du mal à enchaîner les bonnes prestations avec le MHR. Biarritz a été une petite piqure de rappel, cela nous a fait du bien avant d’aller à Perpignan.

Vous êtes né à Céret, que représente l’Usap pour vous ?

C’est là où j’ai grandi, où j’ai été formé, là où j’ai tout connu. Ce club me faisait rêver dans ma jeunesse, c’est celui pour lequel j’ai toujours voulu jouer. C’est ma référence, je n’ai pas peur de la dire et je suis fier de dire que j’ai été formé dans ce magnifique club. On m’y appris énormément de valeurs, et j’y ai rencontré des hommes fantastiques avec qui j’ai eu la chance de joueur. Quand on se rapproche de la fin, on se rend compte de cette chance. Cela a fait le joueur que je suis et que j’ai été.

D’où vient précisément votre appréhension ?

Quand on est formé dans un club, ce n’est jamais facile d’en partir. C’est pourtant ce qui m’est arrivé, dans des conditions difficiles avec la descente en Pro D2. Il y a tout un contexte qui fait que ce club m’a marqué à vie. Et puis je compte bien retourner vivre à Perpignan. Si l’on additionne tout, ça fait beaucoup, d’autant que j’ai plein d’amis à Perpignan, avec qui je suis en contact cette semaine. En tant que Catalan, ce n’est jamais facile de partir, mais mes expériences dans les autres clubs m’ont fait voir d’autres choses, elles m’ont enrichi et m’ont construit.

Quels souvenirs gardez-vous avec l’Usap ?

Forcément le titre, c’était un moment tellement fort… Mais il y en a tellement ! Je retiens aussi le quart de finale de Coupe d’Europe disputé face à Toulon à Barcelone, qui fut un symbole pour la catalanité. Je retiendrai surtout les hommes que j’ai rencontré dans ce club, du dirigeant à l’entraîneur des jeunes.

Top 14 - L'USAP sacré champion de France en 2009
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Justement, qui sont ces hommes qui vous ont couvé quand vous êtes arrivé dans le groupe pro ?

Il y en a un paquet… J’ai été éduqué avec les anciens. Quand tu arrivais dans le vestiaire, ce n’était pas facile de se faire une place. Il y avait Michel Konieck, Bernard Goutta, Greg Le Corvec, Christophe Porcu… tous ces joueurs plus que reconnus dans le championnat et le rugby français. Apprendre à leur côté, cela a été énorme.

L’équipe était vraiment impressionnante…

Le simple fait de s’entraîner avec eux était déjà impressionnant ! A cette époque en plus j’étais timide et réservé, si l’un d’entre eux me faisait une remarque appuyée je prenais peur ! (rires) Avec des mecs comme ça, tu grandis vite. Tu prends dix ans en cinq minutes sinon tu prends ton sac et tu te casses, car si tu n’as pas un peu de force de caractère pour rivaliser avec eux et que tu veux ta place, tu prends tes cliques et tes claques et tu te barres.

N’avez-vous jamais songé à faire un dernier bail avec l’Usap ?

L’occasion ne s’est jamais trop présentée. Je n’y ai pas trop pensé, après être parti dans des conditions délicates. Et puis je savais qu’en revenant ici, cela aurait été forcément différent de ce que j’ai vécu… J’ai aussi vécu des choses très fortes à Toulon après, aussi. En revanche, j’ai toujours suivi l’évolution du club à distance, et via les joueurs avec qui j’ai évolué et qui sont restés au club comme "Pedro" (Jean-Pierre Perez, ndlr.), David Marty ou Guillaume Vilaceca. Ils ont essayé de faire remonter le club, mais cela a été délicat. Ils ont dû faire face à de nombreuses crises internes. Après, le club est remonté en 2019 mais s’est cassé les dents. Il s’est ensuite bien servi de cette expérience pour se développer et retourner en Top 14 comme cette année, et remporter de belles victoires qui font qu’il est toujours en course pour le maintien.

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