Ntamack avant le barrage : "C’est un match de haut niveau au parfum de Coupe d'Europe"

Toulouse est un peu la bête noire de La Rochelle avec 6 victoires.

Je ne sais pas si c'est une équipe qui nous réussit bien. En tout cas, à chaque match contre la Rochelle, c'est des matchs serrés et acharnés. Je pense que même si on est sur une série de victoires contre eux, à chaque fois ce sont des victoires avec très peu d'écart. Donc on a eu de la chance que ça bascule dans notre sens. Cela aurait pu très bien basculer de leur côté. Honnêtement, c'est une statistique sur laquelle on ne se penche pas et je pense que eux non plus. Demain, ce sera un nouveau match avec un autre contexte. Il va falloir être bon pour essayer de les battre.

Est-ce que ces succès vous donnent un avantage psychologique ?

Je ne sais pas. En tout cas je ne suis pas dans leur camp, donc je ne sais pas trop comment ils abordent ce match. Nous on l’aborde avec beaucoup de confiance, parce que sur nos derniers matchs, on était plutôt bien. On est sur une bonne série de matchs en Top 14 et je pense que l'équipe est assez sereine et a l'habitude de jouer ce genre de gros match. On se concentre d’abord sur nous, avant de nous concentrer sur eux.

Est-ce que ça vous avez manqué de jouer un match si important ?

Ce qui est sûr, c’est qu’on est très heureux de jouer un barrage, d’autant plus de le recevoir. Chaque match a été vraiment une épreuve cette année. Je pense que même si on a très bien commencé la saison, elle aurait pu très mal se terminer et nous voir hors des barrages. Je pense que de le recevoir demain est une preuve de caractère de l'équipe, parce qu’on n'était pas bien pendant une grosse partie de la saison. On a montré qu'on était toujours vivant et qu'on a l’envie de défendre notre titre. Et ça, ça passera par une victoire samedi.

Le fait qu’ils aient été champions d’Europe, ça rajoute du piment à cette rencontre ?

Pas pour moi en tout cas. Ils sont champions d'Europe, on le sait. Ils ont fait un énorme match contre le Leinster. Donc voilà, on sait de quoi ils sont capables, mais honnêtement je pense que personne n'a été surpris de les voir soulever cette coupe.

En quoi ce parfum de barrage est-il différent de celui du reste de la saison ?

C'est différent parce que là c’est un match à élimination directe. Si on perd demain, on a fini la saison. C’est un match de haut niveau au parfum de Coupe d'Europe. Toulouse - La Rochelle, c'est une affiche phare de ces dernières saisons. Le fait que ce match tombe en barrage, forcément il y a beaucoup d’excitation.

La préparation pour un match de barrage est-elle différente ?

Non, on ne sait pas préparé différemment. Le niveau de concentration et d’application de tous les joueurs et tout le club s’est élevé. Le club a l’habitude de jouer ce genre de match. Il y a vraiment une grosse excitation derrière ce match à élimination directe.

À votre avis, les Rochelais pensent-ils encore aux deux finales perdues de l’an passé ?

Je ne pense pas. Ça ne nous regarde pas. Nous, il faut juste qu’on se concentre sur notre match et sur ce qu’on a à faire sur le terrain.

Ces deux finales, on y pense plus. Elles sont loin derrière nous. Là, c’est une nouvelle histoire, une nouvelle saison. Aucun joueur n’a évoqué ces finales, personne n’y a pensé.

Le match contre Biarritz, c’était une bonne préparation ?

C’était une bonne préparation. On n’aurait pas cru mettre autant de points. Mais ça montre bien le sérieux et le respect qu’on a eu envers Biarritz. On a joué d’un bout à l’autre du match, on ne s’est pas arrêté en cours de route. Face à La Rochelle, il faudra qu’on mette les mêmes ingrédients et forcément plus de combativité.

Est-ce que le défi principal du Stade toulousain sera de contenir les avants de La Rochelle ?

Il y aura pas mal de défis sur la pelouse. Forcément, c’est vrai qu’on connaît leur puissance et leur paquet d’avant. Ils font des misères à pas mal d’équipes, notamment en Coupe d’Europe. On sait très bien que leur jeu passe, en partie, par leur huit de devant. Ils ont aussi de très bons trois quart qui arrivent à bien exploiter l’avancée de leurs avants. Il y a des défis aux quatre coins du terrain. On va donc essayer de les bloquer devant, parce que si on ne fait que reculer, il ne faudra pas trop s’étonner. Ce sont "des focus" sur lesquelles on s’est penché cette semaine. Se focaliser que sur leur paquet d’avant, ce serait trop juste pour essayer de gagner.

Que penses-tu de Ihai West ?

C’est un très bon joueur, qui a un peu changé le visage de La Rochelle depuis son arrivée. C’est un très bon animateur et buteur malgré ce qu’on peut dire. Forcément, on va le surveiller. Il faudra se focaliser sur tout le monde, pas que sur un seul joueur.

Cette saison, ça a été les montagnes russes.

On est plutôt bien. Ça fait quelques mois qu’on a retrouvé notre rugby. Je pense que le retour des internationaux des 6 Nations a fait beaucoup de bien à l’équipe. Je pense que ça a amené un petit vent de fraîcheur supplémentaire après un hiver compliqué. Cette dernière partie de saison est plutôt bonne. Malgré tout ce qu’on peut penser de nous cette saison, on a quand même fait une demi-finale de Champions Cup et un barrage à domicile. On ne va pas dire que la saison est réussie, parce que le Stade toulousain ne fonctionne pas comme ça. Au regard des bâtons dans les roues qu’on a eu cette saison, on est quand même très fier et content de recevoir un barrage.

Ramener un trophée chaque saison depuis 2019 c’est un sacré défi ?

C’est un défi, c’est un objectif qu’on s’est fixé depuis le début de la saison. On a échoué en Coupe d’Europe. Il nous reste donc un trophée à défendre. On va tout donner pour conserver le Brennus, même si ça va être compliqué et que ça passe par une victoire demain. Si on veut faire plaisir aux supporters et nous faire plaisir, il va falloir battre ces Rochelais, gagner en demie. Mais parler de conserver notre titre en barrage, c’est un peu prétentieux et ce n’est du tout ce qu’on veut laisser transparaître.On veut juste passer les étapes unes par unes, même si ça fait un peu bateau, puis on verra où on en est.