Rey : "Quoi qu’il arrive, ce ne sera pas mon meilleur souvenir..."

  • Joël Rey
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  • Lucas Rey, talonneur de Pau
    Lucas Rey, talonneur de Pau
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TOP 14 - Vendredi soir, Pau reçoit Bayonne pour un match capital dans la course au maintien. Au-delà d’un choc entre les deux équipes du "64", cette confrontation sera synonyme de rencontre familiale entre l’ancien palois Joël Rey, désormais entraîneur des avants de l'Aviron, et son fils, Lucas, talonneur de la Section.

Ce matin, le père a accepté d’évoquer ce rendez-vous et le sentiment vraiment particulier qu’il procure...

L’Aviron était en stage, la semaine dernière. Quel a été le programme ?

Nous sommes partis neuf jours en vacances. C’est notre plus grosse coupure cette année, car les autres étaient dues au Covid. Pour remettre un peu tout le monde en route, Yannick Bru et Ludovic Loustau ont voulu qu’on parte en mini-stage. Il y avait une grosse partie physique et un peu de rugby. Nous avons fait pas mal de petits jeux pour retrouver le groupe, un peu de concurrence, un peu de pétanque. C’était plus ludique que cohésion, comme on peut l’entendre des fois. Les mecs se sont amusés tout en faisant du physique. Bayonne a gagné trois de ses quatre derniers matchs.

Estimez-vous que votre équipe a retrouvé son niveau d’avant Covid ?

Je pense qu’avant le Covid, nous n’étions pas trop mal. Derrière, ça nous a mis un coup d’arrêt. On a remis la marche avant, c’est sûr. Dans ce qu’on a montré contre le Racing, c’était beaucoup plus intéressant en termes de jeu.

Vous n’avez encore jamais gagné trois matchs d’affilée cette saison. Allez-vous y remédier vendredi ?

Je l’espère vraiment. Je pense qu’avec le travail qui est fourni et ce que mettent les joueurs dans l’entraînement, on peut le faire. Ce sera un des matchs de fin de saison très particulier. Derrière, il y aura des résultats décisifs pour l’avenir.

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Objectif : Pau vendredi soir à 20H45 pic.twitter.com/0G6JL86Fdz

— Aviron Bayonnais (@avironrugbypro) April 12, 2021

Une victoire au Hameau, ce week-end, serait-elle synonyme de maintien, pour vous ?

Non. Je pense que si nous arrivons à gagner ce week-end, ce sera un petit pas de plus, mais en aucun cas un maintien assuré. Il y a tellement de choses qui peuvent encore arriver dans les cinq derniers matchs… Et puis d’accord, il y a une lutte entre Bayonne et Pau, mais Montpellier n’est pas loin non plus. Le MHR est à un point devant nous. Ils en ont huit d’avance sur Pau, mais les Palois vont aller à Agen et peuvent revenir très près. Pour moi, aujourd’hui, rien n’est fait. Néanmoins, si votre équipe arrive à l’emporter ce week-end, elle pourrait compter une dizaine de points d’avance sur la treizième place à cinq journées de la fin… Ce qui me plaît, dans le scénario que vous évoquez, c’est que tu maîtrises ton destin. Tu ne vas pas regarder les autres. Tu sais que si tu réalises des matchs à ton niveau, tu pourras te maintenir. Je ne voudrais pas qu’on soit tributaire des autres. Dans les années passées, il y a eu tellement de matchs en fin de saison où des clubs n’avaient plus rien à jouer et qui ont changé la donne… Si on est vainqueur ce week-end, on pourra encore mieux maîtriser notre destin. Si on ne l’est pas, il faudra remettre la marche avant, encore une fois pour batailler jusqu’au bout.

La Section sera privée d’Antoine Hastoy ce week-end. Une chance, pour vous ?

Ok, c’est dommage pour Pau, mais l’Aviron Bayonnais n’a pas Guillaume Ducat, Ugo Boniface, Matis Perchaud, Joe Ravouvou… On fait une fixation sur Antoine - que j’adore, attention - mais aujourd’hui, il y a plus de joueurs absents à l’Aviron qu’à la Section. En termes d’effectif, Pau a tout son paquet d’avants, une grosse partie de ses titulaires. Derrière, à part Antoine, il ne leur manque pas beaucoup de monde. Sur le papier, la Section est largement favorite.

Y aura-t-il de la revanche dans l’air, par rapport au match aller, où Pau l’avait emporté 22-23 ?

Non. Pau a gagné l’an dernier (3-9), mais aussi en match amical cet été (33-19) et une troisième fois en janvier (22-23). En ce sens, la confiance est peut-être chez eux. De notre côté, on aura l’enthousiasme et l’envie de déjouer les dernières rencontres. J’espère qu’on va inverser la tendance.

?Notre dernier déplacement au Hameau ... un souvenir INOUBLIABLE.

Et vous, où étiez-vous lors de cette victoire ?

AUPA BAIONA ?⚪ pic.twitter.com/mQ8DyF2vLX

— Aviron Bayonnais (@avironrugbypro) April 13, 2021

Hormis la finale de Pro D2, êtes-vous déjà reparti au Hameau ?

C’est la deuxième fois que je reviens. J’y suis venu pour la finale et depuis, je n’y étais jamais reparti. J’ai eu des titres avec Pau au Hameau, j’ai connu de très belles années. Avec l’Aviron, j’y ai gagné aussi. J’espère que ce stade sera une fois de plus mon jardin !

Personnellement, comment allez-vous aborder ce déplacement ô combien particulier ?

Ce n’est pas un match qui me tarde. Je suis vraiment, au fond de moi, à fond avec l’Aviron. Il faut qu’on gagne parce que c’est très important pour le club, la ville. Après, mon histoire et mon passé font que Pau est quand même un club où j’ai tout mon vécu. Ce n’est pas quelque chose que j’attends avec impatience. Honnêtement et quoi qu’il arrive, ce ne sera pas mon meilleur souvenir, c’est sûr. Vivement samedi qu’on passe à autre chose. Ce n’est pas terrible à dire, mais c’est comme ça. J’ai fait monter la Section. Maintenant, jouer un match pour l’effet inverse… Au fond de moi, le sentiment que j’ai est difficilement explicable. C’est très bizarre.

Il y aura aussi les retrouvailles avec votre fils, Lucas, talonneur de la Section. Comment allez-vous les appréhender ?

Les deux dernières fois que Lucas est venu à Bayonne, on ne s’est pas trop croisé. C’est spécial. Il y a des gens qui attendent ça comme un événement. Pas moi. Je préfère aller le voir et regarder ses performances que souhaiter qu’il fasse un mauvais match. C’est quelque chose qui va à l’encontre de tout ce qu’on peut avoir au fond de soi.

Avec Lucas, aviez-vous échangé après le match aller ?

Non, on ne s’était pas parlé (rires). J’avais trop les boules. On a parlé deux jours après.

L’avez-vous eu au téléphone, cette semaine ?

Là, je vais le voir. Tous les deux, on va discuter un peu. Mais c’est tout. Après, on ne se met pas de pression plus que ça. Il n’y a même pas de chambrage, rien.

Vous évitez le sujet ?

Oui, exactement. Moins on en parle, mieux c’est pour nous deux.

Lucas Rey, talonneur de Pau
Lucas Rey, talonneur de Pau

Comment évolue votre relation père-fils, avec ce duel à distance que Bayonne et Pau se livrent cette saison ?

On échange surtout sur les équipes qu’on affronte. Je ne me permets pas de juger les performances de Pau. Ce serait malvenu. Pendant tout le début de saison, on n’avait pas le même objectif. Au fur et à mesure des matchs, on s’est rapproché au classement. Ce qu’il y a entre nous restera à nous deux, comme n’importe quelle relation père et fils. Sur le rugby, on se concentre plus sur nos adversaires.

Avez-vous ciblé ses points faibles pour vendredi ?

Oui (rires), comme il a ciblé ceux de mon équipe. Trouver des qualités à son fils, c’est facile, mais identifier des faiblesses, c’est difficile. Même le dire, comme ça, ça fait bizarre. Mais bon, ça fait partie du sport, quand on est confronté. C’est pour ça que ce ne sera pas mon meilleur souvenir. En temps normal et en dehors de cette semaine, le conseillez-vous sur certains aspects du poste ? Non. La dernière fois que je l’ai fait, c’est quand je l’ai entraîné à Pau. Ce sont les derniers conseils que je lui ai donnés. Il a des entraîneurs et ce serait très, très malvenu de ma part de lui donner des conseils. Il est grand, il a 23 ans et il mène sa carrière.

Estimez-vous qu’il a franchi un cap à Pau, cette année ?

Oui, sur les deux dernières années, il a progressé. Pour moi, il a encore une marge de progression. Il est en concurrence avec Quentin Lespiaucq qui est aussi un super joueur. J’ai entraîné les deux et ils ont de très grosses qualités offensives. Ce sont des talonneurs avec un style qui me plaît vraiment.

Est-ce une fierté, pour vous, de le voir capitaine de la Section ?

Bien sûr ! Il est jeune et même si on m’a déjà dit qu’il n’y a pas d’âge, j’ai été capitaine en étant plus vieux. Je sais que ce n’est pas facile, donc chapeau pour ça.

Que peut-on souhaiter à la famille Rey, pour vendredi soir ?

Je ne sais pas… On a chacun envie de gagner. Des gens vont dire match nul. Moi, non. Lucas, non plus. Ce que je souhaite pour nous deux, je me le garde pour moi.

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