Segonds : "Owen Farrell, c’est la classe…"

  • Top 14 - Joris Segonds (Stade Français), face à Pau.
    Top 14 - Joris Segonds (Stade Français), face à Pau.
  • Pro D2 - Joris Segonds, sous les couleurs d'Aurillac en Novembre 2018.
    Pro D2 - Joris Segonds, sous les couleurs d'Aurillac en Novembre 2018.
  • Top 14 - Joris Segonds (Stade Français).
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TOP 14 - Arrivé au Stade Français à l’intersaison, le demi d’ouverture Joris Segonds (22 ans) s’est rapidement affirmé sous les couleurs parisiennes. De ses débuts comme pilier à son explosion avec Aurillac, cet Aveyronnais fan d’Owen Farrell évoque son ascension. Entretien.

Rugbyrama : Joris, après quatre mois de compétition, qu’est-ce qui vous marque le plus en TOP 14 ?

Joris Segonds : Je savais que c’était un autre monde par rapport à la PRO D2 mais je ne m’attendais pas à ce que le choc soit aussi important. Au niveau de la vitesse, ça va vraiment beaucoup plus vite et les impacts sont plus denses. A mon poste, les prises de décisions doivent être beaucoup plus rapides. Il faut faire le bon choix en une seconde. Ça ne pardonne pas. Mais j’ai la chance d’avoir à mes côtés Nico Sanchez qui m’aide pas mal.

Quand on découvre le TOP 14 à 22 ans, quel est le plus grand plaisir ?

J.S : Le jeu ! Quand tu joues dans une équipe qui se lâche, que tu as des ballons, en tant que 10, il n’y a rien de mieux. C’est génial !

A Aurillac, je me suis fait un caractère

Vous faites partie de cette génération de joueur qui a mûri en PRO D2 avec trois saisons sous les couleurs d’Aurillac. Cette "école" de rugby a-t-elle été déterminante ?

J.S : Sans la PRO D2, je sais très bien que je ne serais jamais arrivé là. Ce parcours m’a permis de côtoyer des personnes plus expérimentées. Quand j’ai commencé à Aurillac, j’avais 17 ans. Je me suis fait un caractère, ça m’a fait du bien. Il n’y a rien de mieux que la PRO D2 pour préparer au TOP 14. C’est souvent compliqué quand on est dans un centre de formation d’une équipe de TOP 14 pour jouer alors qu’un joueur qui évolue tous les week-end en PRO D2 grandit beaucoup plus vite.

Pro D2 - Joris Segonds, sous les couleurs d'Aurillac en Novembre 2018.
Pro D2 - Joris Segonds, sous les couleurs d'Aurillac en Novembre 2018.

Cette expérience de la PRO D2 vous a-t-elle permis d’arriver en TOP 14 avec moins d’appréhension ?

J.S : Disons que j’ai été à la bonne école à Aurillac avec Maxime Petitjean qui m’a énormément fait progresser sur la parole. Quand tu joues ouvreur à 17 ans et que tu dois être le patron, ce n’est pas évident. Au début, je n’arrivais pas à m’affirmer. J’avais beaucoup de respect envers les anciens, c’était compliqué mais ça m’a beaucoup aidé. Il n’y a pas si longtemps, je regardais un Gaël Fickou à la télé. C’est incroyable aujourd’hui de me dire que je commande certaines choses.

Je ne compte pas les heures et les heures passées sur le terrain avec mon tee

Avec le départ de Jules Plisson, vous allez forcément être encore plus sollicité. En terme de temps de jeu, cette première saison se déroule pour l’instant comme vous l’espériez ?

J.S : En arrivant à Paris, j’appréhendais beaucoup. En venant d’Aurillac, j’étais quasiment tous les week-ends sur la feuille de match. Je me disais que ça allait être compliqué de passer des week-ends sans jouer. Je m’étais préparé mentalement. Mais je me dis que là, j’ai une chance à saisir. J’ai tout à gagner.

Vous avez un très bon jeu au pied, une qualité qui a souvent fait défaut aux ouvreurs français ces dix dernières années...

J.S : Un bon jeu au pied, c’est obligatoire. Après je ne compte pas les heures et les heures passées sur le terrain avec mon tee. Pendant quatre ans, j’ai bossé avec Maxime Petitjean dont je suis très proche. Il m’a énormément fait travailler. Il me faisait venir plus tôt aux entraînements, qu’il neige, qu’il fasse des températures négatives ou pas… Il m’a guidé.

Top 14 - Joris Segonds (Stade Français).
Top 14 - Joris Segonds (Stade Français).

Outre Maxime Petitjean, quel est l’ouvreur qui vous inspire ?

J.S : Sans hésiter, le 10 qui me fait rêver, c’est Owen Farrell ! C’est à mes yeux LE numéro 10. Avec son charisme, je le trouve magnifique ! Beaucoup de personnes le détestent mais c’est parce qu’il est très fort. S’il était français, tout le monde l’aimerait. Je trouve même qu’il est au-dessus de Beauden Barrett ! Quand il joue, c’est la classe ! Il est toujours présent sur les grands rendez-vous, il fait des matchs de fou !

Avec son charisme, je trouve Farrell magnifique

Vous avez toujours eu cette attirance pour le poste d’ouvreur ?

J.S : Petit, j’étais costaud et j’ai joué pilier jusqu’à l’âge de 15 ans. C’est quand je suis arrivé à Aurillac en Cadet que j’ai réellement commencé à jouer 10.

Comment passe-t-on de pilier à ouvreur ? Vous en aviez marre de pousser en mêlée dans la boue ?

J.S : Il faut savoir que j’étais pilier mais je butais (rire). Je tapais les coups d’envoi. Tout ce qu’il y avait à prendre au pied, je le faisais. Et puis, je n’étais pas réellement un guerrier. Les mêlées, les rucks, ce n’était pas trop mon truc. Aujourd’hui, tout le monde en rigole parce que j’ai passé plus d’années comme pilier qu’en 10.

Si Laurent Sempéré est en manque de piliers pour un entraînement, vous êtes partant ?

J.S : Jamais de la vie (rires) ! C’est trop dangereux pour moi !

Certes, il faut s’affoler mais il ne faut pas non plus se dire que c’est la fin du monde

Thomas Lombard confiait récemment que les attitudes des joueurs au quotidien avaient changé. Vous le ressentez ?

J.S : Rien qu’au niveau des entraînements, on voit bien que tous les joueurs s’impliquent à 100%. Tout le monde se donne à fond. Laurent (Sempéré) et Julien (Arias) avaient une petite appréhension par rapport à ça. On voit qu’au niveau physique, on est beaucoup plus en forme. Mais on n’arrive toujours pas à gagner. Mais je suis persuadé que si on continue sur cette lancée, on y arrivera. De toute façon, on n’a pas le choix.

Vous vous êtes révélé et épanoui en PRO D2. Est-ce que cela vous aide à dédramatiser l’éventualité d’une relégation ?

J.S : J’ai connu la PRO D2 avec Aurillac dans des circonstances où on jouait le maintien. Dans le domaine, je m’y connais un peu. Je sais qu’une saison est longue. Certes, il faut s’affoler et gagner des matchs mais il ne faut pas non plus se dire que c’est la fin du monde. Si on veut sauver ce club, ça n’appartient qu’à nous. Ce n’est pas fini, loin de là.

N.B : cet entretien a été réalisé quelques jours avant la victoire du Stade Français contre Pau (21-18).

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