Louw : "Les gars m'appellent "Jonny""

Par Rugbyrama
  • Test match - Wilco Louw (Afrique du Sud) contre l'Argentine
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  • Top 14 - Marcel Van Der Merwe (Toulon) contre Castres
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  • Super Rugby - Wilco Louw (Stormers) contre les Brumbies
    Super Rugby - Wilco Louw (Stormers) contre les Brumbies
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TOP 14 - Débarqué le 27 août sur la rade, en qualité de joker coupe du monde d'Emerick Setiano, Wilco Louw compte bien profiter de son expérience européenne pour devenir un meilleur pilier. En revanche, il annonce qu'il ne restera pas à l'issue de son contrat. Entretien.

Rugbyrama : Wilco, comment vous sentez-vous dans cette équipe ?

Wilco Louw : Je suis content d'avoir rejoint Toulon. Et je suis pressé de jouer. C'est un peu difficile avec le Français, mais les mecs sont sympas et prennent leur temps pour que je comprenne le jeu, les attentes. Tout le monde ne parle pas anglais, mais chacun y met du sien et je me sens bien intégré. Puis je m'appuie sur le staff. Tous les coachs se débrouillent en anglais et dès que ça devient trop compliqué, je compte sur mes amis.

Lesquels ?

W.L. : Marcel (Van der Merwe), surtout. Sans lui je serais perdu (rires). Il me montre comment fonctionne la vie et m'accompagne beaucoup. C'est très précieux quand on arrive dans un nouveau club, un nouveau pays.

Pourtant ce sera votre concurrent...

W.L. : Non, c'est un coéquipier qui évolue au même poste, nuance ! Et pour moi c'est d'autant plus avantageux que comme nous jouons tous les deux à droite de la mêlée, il peut m'aider sur les lignes, sur les placements en mêlée, en touche. Puis il connaît les attentes du staff, donc il m'aiguille et me fait gagner beaucoup de temps. Désormais il me reste quelques réglages à faire, évidemment, mais je me sens de mieux en mieux.

Top 14 - Marcel Van Der Merwe (Toulon) contre Castres
Top 14 - Marcel Van Der Merwe (Toulon) contre Castres

Et comment appréhendez-vous cette nouvelle étape de votre carrière ?

W.L. : Je me suis engagé pour trois mois. Je suis joker coupe du monde. Le Super Rugby est off pendant plusieurs mois et je voulais profiter de cette opportunité pour découvrir une nouvelle expérience. Puis plutôt que de me préparer de manière un peu rigide, je me suis dit qu'aller chercher de l'expérience en France serait beaucoup plus utile. Je veux devenir un meilleur joueur. Et ça me donne l'opportunité de découvrir le rugby européen, mais également la culture française, votre langue. C'est chouette.

Mais pourquoi la France plus que l'Angleterre ou l'Irlande, par exemple ?

W.L. : Parce que la France est reconnue pour sa mêlée et c'est une belle occasion de progresser pour moi. D'autant que je demeure un jeune pilier, et croiser la route de joueurs extrêmement expérimentés, c'est riche ! Par ailleurs, observer Florian Fresia, Bruce (ndlr Devaux) ou encore Sébastien (Taofifenua) m'apprend beaucoup de choses sur notre rôle. Ce sont que des bons joueurs et je pense qu'ils me permettront de repartir meilleur que je ne suis arrivé.

Le rugby est-il si différent ?

W.L. : Il te faut 2 minutes d'entraînement pour le comprendre. C'est fou. Les avants sont encore plus importants en France que dans l'hémisphère sud. C'est dans vos gênes (rires). J'imagine que tenir 80 minutes est quasi-impossible pour un pilier en France. C'est beaucoup plus physique, également. Ça va être un bel apprentissage pour moi.

Qu'est-ce qui change véritablement dans les méthodes d'entraînement ?

W.L. : Dans l'hémisphère sud on fait plus de contact en semaine, car les matchs sont moins violents. Ici, j'ai le sentiment qu'on ne fait pas de contact la semaine, car les matchs sont rugueux. Ça peut sembler un détail, mais ça dénote d'une philosophie de jeu, c'est passionnant.

Super Rugby - Wilco Louw (Stormers) contre les Brumbies
Super Rugby - Wilco Louw (Stormers) contre les Brumbies

Outre le rugby, comment se passe votre nouvelle vie ?

W.L. : Je viens d'une petite ville en Afrique du Sud, et j'avais besoin de retrouver un endroit à la fois dynamique mais très calme. Toulon est donc l'endroit idéal. J'aime également me balader dans les alentours. C'est une belle région : il y a la plage, des montagnes, la météo est excellente -sauf aujourd'hui (entretien réalisé mardi 10 septembre, jour de grande pluie sur Toulon), on se croirait au Cap (rires) ! La vie est belle ici.

Vous étiez dans un groupe élargi pour la Coupe du monde, mais n'avez finalement pas été retenu par le sélectionneur. Êtes-vous toujours disponible, en cas de blessure ?

W.L. : Oui oui ! J'ai dû faire ma demande de visa pour le Japon, il y a quelques semaines, alors je me tiens prêt. Les joueurs présents dans la liste des réservistes doivent être prêts à prendre un avion à tout moment.

À quel point étiez-vous déçu d'être recalé par Rassie Erasmus ?

W.L. : Chaque joueur dans le monde rêve de disputer une Coupe du monde pour son pays. Mais c'est le jeu. Je n'ai pas été conservé, certes, mais j'ai adoré ces derniers mois, la préparation, le Rugby Championship... Je suis déçu mais je ne peux pas revenir en arrière. Alors je vais continuer à m'aguerrir, à travailler dur et j'espère postuler pour la prochaine Coupe du monde. Je ne peux pas abandonner, ce n'est pas ma façon de voir les choses. Tu veux quelque chose ? Tu vas le chercher. C'est tout.

Vous avez signé pour trois mois. Pas un de plus ?

W.L. : Sans le moindre doute. Je suis encore en contrat avec les Stormers et j'ai simplement profité de la trêve pour vivre une nouvelle expérience. Je dois rentrer fin novembre, mais avant je veux profiter à fond de cette opportunité.

Et si Toulon tente de vous conserver ?

W.L. : Il n'en sera rien. En revanche, quand mon contrat avec les Stormers sera terminé, dans deux saisons, pourquoi ne pas revenir, en effet. Mais rester n'est pas d'actualité. Je dois rentrer fin novembre. Mais avant, je veux profiter de cette opportunité incroyable pour aider l'équipe

Vous ne croiserez donc pas la route d'Eben Etzebeth...

W.L. : On s'est envoyé un message hier (ndlr lundi 9 septembre) et on va vraiment se louper à quelques jours. Mais c'est comme ça ! Sachez qu'il est extrêmement excité de démarrer à Toulon. Les gens vont l'adorer. Puis peut-être qu'on rejouera ensemble un jour, dans le futur...

Enfin, depuis votre arrivée, on a cru comprendre que vous aviez hérité d'un surnom pour le moins flatteur sur la rade...

W.L. : (il éclate de rire) Les gars m'appellent "Jonny", en référence à Wilkinson. Ils n'arrivent pas à prononcer "Wilco", mon prénom... Pourtant je leur répète que je suis un peu moins talentueux au pied ! Ça me fait rire, mais c'est gentil de leur part.

Propos recueillis par Pierrick Ilic-Ruffinatti

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