UBB, Castres Olympique, comme on se ressemble...

"Ce n'est pas la plus belle des victoires, mais elle fait du bien. C'était un match basé sur le combat, l'occupation au pied. Cela n'a pas été un grand match."

Cette phrase de Christophe Urios, date de février 2018 à l'issue de la victoire de Castres à Chaban-Delmas. Et elle pourrait bien être d'actualité le week-end prochain. L'UBB a souvent failli contre cette équipe castraise, prompte à contrer, forte en mêlée, embêtante pour ne pas dire plus dans les rucks. Ce qui rapproche aujourd'hui les deux clubs, c'est la même obsession pour la défense, le jeu d'avants, l'intensité sur les points de rencontre. Et les joueurs de l'Union, qui ont débloqué par deux fois leurs compteurs à l'extérieur en TOP 14 et en Championnat Européen, essaieront de s'imposer enfin face à une équipe qui ne leur réussit vraiment pas.

Ainsi, il faut remonter à 2013 pour retrouver un partage des points à Castres et à... 2002 et au top 16 pour une victoire dans ce stade qui s'appelait encore Pierre Antoine. Un certain Christophe Urios y débutait sa carrière d'entraîneur des avants. Et 16 ans plus tard, l'Union va retrouver, le jeu rugueux et étouffant que Castres propose régulièrement à ses adversaires. Ils n'attendent d'ailleurs aucune pitié de la part de leur futur manager. "S'il peut nous mettre 70 points, il nous les mettra. S'il peut gagner ici et nous enlever la qualification à la dernière journée, il le fera." précise Clément Maynadier. "Il n'y aura pas de cadeau" continue-t-il et cela semble évident.

On a l'ambition de jouer aussi

L'Union ressemble à quelques exceptions près, au Castres Olympique. En tout cas sur les stratégies aperçues depuis le début de l'année. L'Union est devenu plus pragmatique, moins fofolle sur tous les ballons. Et son pack lui assure régulièrement un gain d'essai et de points.

Or Castres, c'est aussi de très bons ballons portés, une très grosse mêlée. Alexandre Roumat en est conscient : "C'est un gros match qui nous attend contre un concurrent direct au Top 6. Et vu le contexte du dernier match qu'ils ont perdu contre Agen, ils vont avoir à cœur de l'emporter contre nous. Ils sortent de deux gros matchs de H Cup."

L'UBB va essayer de se reposer sur "une grosse conquête, une très grosse défense, essayer d'occuper, de mettre un maximum de pression." L'UBB avait su garder une certaine froideur façe à l'USAP pour leur première victoire à l'extérieur, punissant les Catalans sur deux ballons de relance. Le défi proposé par les Castrais est tout autre, car les champions de France en titre, même moins impériaux en ce début d'année, conserve le goût du combat, et l'ont prouvé voilà peu : "Ils ont battu le Munster. Ils sont pas mal" sourit Joe Worsley. Le manager anglais ne craint pas un secteur en particulier, mais un peu le tout. "Ils ont de bonnes stratégies, de bonnes tactiques. Ils ont l'envie." Et quand on lui rappelle les similitudes de jeu dans la défense, le jeu au pied, la conquête, des deux équipes, il renchérit aussitôt : "On a l'ambition de jouer aussi. On doit faire le bon choix au bon moment. On verra avec la météo".

Le choix de laisser le ballon à Castres, n'est, en effet, pas évident. La force de pénétration tarnaise incarnée par Alex Tulou, pourrait causer bien des soucis à la défense girondine. "Dans cette situation, la meilleure décision sera peut-être de garder le ballon dans les mains. On va voir." L'UBB bénéficiera de la quasi-totalité de ses forces pour ce déplacement à Castres. À l'absence du "papa" Jandre Marais, blessé jusqu'à la fin de la saison, répond la suspension de Rory Cockott, un des maîtres à jouer castrais. UBB et CO, séparé d'un seul point au classement, livreront une partie qui pourrait bien s'avérer importante pour la suite du championnat. Un gros combat est au programme pour soit prendre confiance pour l'Union ou bien se faire doubler par ces Castrais qui reprendraient leurs marques en Top 14.