La Rochelle : Berjon prend du galon

  • Top 14 - Thomas Berjon (Stade Rochelais)
    Top 14 - Thomas Berjon (Stade Rochelais)
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TOP 14 - Reconduit sans exception dans le groupe rochelais depuis plus de deux mois, Thomas Berjon s'impose petit à petit comme la doublure du All Black Tawera Kerr-Barlow, au poste de demi-de-mêlée.

Le ton hésitant, un sourire parfois gêné, aucune tirade et des réponses souvent convenues. Vendredi dernier, à l'issue de la victoire bonifiée contre Bayonne (40-3), Thomas Berjon ne s'est pas trop attardé en conférence de presse. Ne cherchez pas midi à quatorze heures. S'il laisse de côté son insouciance des débuts face aux micros, c'est surtout qu'il s'attache désormais, dans une période charnière pour son avenir, à faire parler le terrain. Car en l'espace de quelques semaines, du haut de ses 22 ans, le demi-de-mêlée a clairement amorcé un changement de dimension.

Titulaire lors de deux des quatre dernières sorties en championnat du club à la caravelle, le joueur formé au Stade Rochelais, dès son arrivée en 2010, n'est d'ailleurs plus sorti du groupe depuis la mi-novembre. Soit huit feuilles de matches consécutives. Solide. Sur cette même période, seuls Rémi Bourdeau et Léo Aouf ont fait mieux sous le maillot jaune et noir.

Performant grâce aux "extras"

Mieux, en ayant déjà joué autant que lors de sa première saison en Top 14 (2018-2019), voilà maintenant Thomas Berjon propulsé n°2 dans la hiérarchie des demis-de-mêlée. Derrière l'intouchable Tawera Kerr-Barlow, mais devant l'expérimenté Jules Le Bail. Là est en tout cas la vérité du moment. D'ailleurs, c'est bien à l'enfant du pays que le staff avait l'intention de confier les clés du camion début janvier pour le - finalement reporté - déplacement au Racing. Un blanc-seing.

Thomas n'était pas à la Corniche (brasserie située près du Stade Deflandre, NDLR) à boire le café, tous les après-midis, et à dire : "Oh, ROG, c'est un enc***, il ne sait pas ce qu'il fait."

Mine de rien, avant d'intégrer le vestiaire professionnel à la dernière intersaison, le natif de Puilboreau dans la première couronne rochelaise, n'avait honoré "que" trois titularisations avec l'équipe première. En 17 apparitions. L'actuel exercice semblait parti pour s'inscrire dans la même veine. A savoir des miettes. Mais il y eu cet examen de passage réussi à Lyon, tout début décembre. La bascule.

"Je trouve qu'il a fait un bon match, nous confiait son entraîneur en chef Ronan O'Gara, aux lendemains de cette défaite bonifiée à Gerland. Si tu joues, il y a une raison, je ne donne pas de cadeau. Je sens le moment quand je dois pousser un jeune. Beaucoup de joueurs sont frustrés car ils aimeraient être titulaires. Thomas n'était pas à la Corniche (brasserie située près du Stade Deflandre, NDLR) à boire le café, tous les après-midis, et à dire : "Oh, ROG, c'est un enc***, il ne sait pas ce qu'il fait." Il a remis la tête au travail, il a pris l'opportunité, il était performant parce qu'il a fait des extras. La vie marche comme ça."

Un profil apprécié

Cette attitude irréprochable louée par l'ancien ouvreur du XV du Trèfle, le principal intéressé l'avait laissée entrevoir quelques jours plus tôt, en pleine préparation de de déplacement dans le Rhône, dix-neuf mois après sa précédente titularisation en Top 14 : "À moi de prouver des choses sur le peu de temps de jeu qu’on me laisse. Quand je mets le maillot du Stade, pour moi, c'est compliqué de ne pas avoir envie. Je suis frustré de ne pas pouvoir jouer plus, oui, mais on est au service du collectif. Tant que l'équipe gagne, on n'a pas le droit de se plaindre."

"J'aborde les matches avec un peu moins de pression, toujours avec cette même envie de jouer. Je me sens capable d'avoir un peu plus d'impact sur le jeu que sur mes premiers matches en pro !" Thomas Berjon #LOUSR #Top14 #FievreSR

— Stade Rochelais (@staderochelais) December 3, 2020

Je jour-là, des ballons, "il en avait mis dans tous les sens à l'entraînement", pour citer Rémi Bourdeau. Un profil d'accélérateur de jeu très apprécié par le flanker : "J'adore. C'est sympa de jouer derrière ces mecs-là. Certes, ça peut aller un peu plus vite parfois, il faut être à l’affût tout le temps mais ces joueurs peuvent trouver des intervalles, créer des brèches. De jouer au soutien de ce genre de profil, c'est très plaisant." Contre l'Aviron Bayonnais, dans le sillage d'un paquet d'avants affamé, Thomas Berjon en a profité pour inscrire le deuxième essai de sa carrière. Le seul et unique essai d'un trois-quart maritime en Top 14 depuis fin novembre. Quand on vous dit qu'en ce moment, il se démarque…

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