Urios : "Cette défaite est cruelle et difficile"

Rugbyrama : Ce match s’est joué à rien… C’est une défaite selon vous ?

Christophe Urios : Oui, nous pouvons le dire comme ça. Mon sentiment est partagé. Quelques minutes avant la fin nous avions le bonus offensif et on se retrouve à perdre un match à la maison contre notre ennemi préféré donc il y a un goût d’inachevé ce soir. Il a manqué des choses pour s’imposer.

Justement, qu’a-t-il manqué ?

C. U : Il a manqué de la réussite notamment sur les tirs au but. Nous avons aussi manqué de contrôle, de maîtrise et de patience en première mi-temps. Il me semble que lors du premier acte nous franchissons deux à trois fois mais nous n’assurons pas les passes. C’est rageant de perdre un match comme cela honnêtement. Comment pouvons nous perdre un match comme ça quand on passe devant en fin de match ? Il reste un coup d’envoi à contrôler après et finalement nous faisons une faute… Comment c’est possible ça ? C’est complètement stupide de perdre un match comme ça. Ce n’est vraiment pas possible. Je dirais que c’est une sorte de gâchis par rapport à la préparation du match mais aussi lié à une forme d’impatience.

C’est inhabituel pour vous ?

C. U : Oui, c’est inhabituel. Nous avons plutôt l’habitude de maîtriser ce genre de match, nos mouvements de jeu… Mais regardez le début de deuxième mi-temps. Il est catastrophique techniquement. Ce n’est pas possible de faire ce genre de choses.

Comment vous l’expliquez ?

C. U : Je ne me l’explique pas justement. Sur la première touche au retour des vestiaires, nous nous faisons lobber et nous prenons trois points par la suite. Ils marquent d’autres points sur des erreurs à nous. Ce n’est pas acceptable. Pourtant je nous trouve bien physiquement. Mais voilà, je ne sais pas pourquoi cette deuxième mi-temps a été aussi faible. Nous avons été fragiles. Il y a le sursaut avec l’essai de Flo (Vialelle) puis celui de Rory (Kockott). Quand j’y repense… Je me dis que ce n’est vraiment pas possible. Sur ces derniers matches, nous étudions capables de mieux gérer. Il y a des joueurs aussi qui passent à côté aujourd’hui.

Le fait qu’il y ait eu de la tension et des accrochages tout au long du match, est-ce que cela a pu jouer sur la lucidité ?

C. U : C’était surtout vrai en première mi-temps, en deuxième j’en ai moins vu. Je savais que les Toulousains allaient jouer comme cela car eux ils s’en foutaient du match. J’avais dit aux joueurs qu’ils allaient nous provoquer, nous parler tout le temps, nous faire disjoncter. C’est ce qu’il s’est passé en première mi-temps. Je leur ai dit de rester concentrés parce que de toute façon ça n’amènerait à rien. En deuxième mi-temps, il y en a moins eu mais ça ne nous a pas été favorable (rires).

Paradoxalement vous gagnez une place au classement.

C. U : Oui, c’est vrai, nous prenons deux points. Après, attention, tout n’est pas à jeter. Mais là, sur le moment, je suis énervé. Franchement, ça me fait chier cette défaite. C’est chiant aussi parce que c’est Toulouse. Cette défaite est cruelle et difficile. En d’autres termes, cette défaite ne doit jamais nous arriver. Si nous voulons être dans le top 6 et être champion de France, il faut afficher mieux que ça, il faut faire plus que ça. J’ai du mal à savoir pourquoi ce match nous a échappé. La saison n’est pas finie mais ce soir j’ai les glandes. Je vais me calmer, vite revoir le match et puis après trouver un plan pour battre Montpellier.

William Servat disait que c’est pour eux une victoire "à la castraise". Comment vous le prenez ?

C. U : Je vais vous dire quelque chose. Je me doutais qu’ils allaient dire ça. William parle beaucoup lui aussi. Effectivement, c’est juste ce qu’il dit : j’ai un bon staff. Mais il oublie de citer les préparateurs physiques, les kinés... Tout le monde est très bon dans mon staff. D’ailleurs les avants de Toulouse n’ont jamais été aussi bons depuis que Régis Sonnes a intégré le staff. J’espère juste qu’il trouvera la clé pour l’équipe de France.

Propos recueillis par Lény-Huayna Tible