RCT : Quel demi de mêlée pour le sprint final ?

Si la colonne vertébrale de l'équipe entraînée depuis maintenant huit mois par Fabien Galthié commence véritablement à se dessiner, un poste pose toujours question : le numéro 9. Et si Alby Mathewson et Eric Escande ont tour à tour semblé prendre une longueur d'avance, le retour de Sébastien Tillous-Borde a un niveau proche de celui qui était le sien ne serait-ce que la saison passée, a relancé la concurrence. Avec quel demi de mêlée le RCT va-t-il aborder le sprint final ?

Alby Mathewson, le titulaire devenu remplaçant de luxe ?

Arrivé mi-octobre sur la rade, l'international all black, Alby Mathewson (32 ans, 4 sélections) a rapidement bénéficié de temps de jeu. En l'absence de Sébastien Tillous-Borde (longtemps en fragilité avec ses ischios) et Eric Escande (entorse à la cheville), l'ancien joueur des Hurricanes a ainsi quasi instantanément trouvé ses marques. Dans une équipe a fort accent Kiwi (Fekitoa, Nonu mais également McAlister, à son arrivée), Mathewson semblait avoir réglé la concurrence, en témoignent ses huit titularisations consécutives entre novembre et début janvier. Oui mais voilà, bien que rapide, bon défenseur et avec une qualité de passe très au dessus du lot, le Néo-Zélandais (que le staff affirmait dans un premier temps vouloir reposer) a petit-à-petit perdu de sa superbe. En 2018, Mathewson n'a ainsi disputé que quatre rencontres et ne compte que deux titularisations, dont une ce week-end à Lyon. A trois mois de la fin de son contrat, celui qui déclarait récemment sa flamme au RCT semble donc dépassé dans la hiérarchie. De déclencheur du jeu de mouvement à remplaçant de luxe ? Le All Black n'a en tout cas pas confirmé sa place de numéro 1 et devra faire mieux que sa performance samedi à Lyon pour retrouver sa place, non pas de titulaire, mais bien dans le groupe lors du sprint final.

Eric Escande, le plus complet

D'autant que le Néo-Zélandais a vu Eric Escande débouler dans la concurrence. A seulement 24 ans, le Montpelliérain -qui dispute déjà sa septième saison de Top14 (!) preuve d'une régularité au plus haut-niveau- a, sans faire de bruit, rebattu les cartes. Et s'il n'est peut-être par le plus rapide, ni même le plus gros défenseur, Eric Escande sait tout faire. Le Montpelliérain fait en effet partie de ces numéro 9 capables d'assurer parfaitement les sorties de balle par le pied, de casser des plaquages mais également de calmer les velléités offensives de ses coéquipiers quand le jeu le demande. Le monsieur propre des demis de mêlée toulonnais. Et cette saison encore Fabien Galthié n'a pas hésité à accorder sa confiance à son ancien protégé, qu'il avait lancé dans le bain du rugby professionnel à Montpellier. Ainsi, c'est lui qui, blessé à la cheville en octobre, voyait Alby Mathewson lui piquer sa place de titulaire. Mais c'est surtout lui qui, quand tout les demis de mêlée étaient disponibles, suppléait le Néo-Zélandais et retrouvait petit-à-petit une place de numéro 1. Ainsi, hormis une gêne à la cheville qui l'a éloigné des terrains contre le LOU, Eric Escande restait sur trois titularisations consécutives et impulsait l'attaque toulonnaise lors des récitals contre Bordeaux et le Stade français.

Tillous-Borde, prime à l'expérience

Oui mais voilà, auteur d'une performance moins aboutie contre la Rochelle, Escande a laissé une porte entrouverte à son remplaçant, Sébastien Tillous-Borde... qui ne s'est pas privé de l'enfoncer. Demi de mêlée le moins utilisé cette saison (dix matchs, pour seulement quatre titularisations), "Titi" semblait être sorti des radars. Mais, comme par magie, à l'approche de la dernière ligne droite, le staff a choisi de relancer l'international français. Dix minutes par-ci, vingt minutes par-là, et Tillous-Borde a su saisir sa chance. Son entrée prématurée contre le Stade rochelais (44e minute en même temps que Belleau) qui a coïncidé avec le réveil toulonnais a fini de rappeler qu'il faudrait compter sur lui pour la fin de saison. Gros défenseur et avec un jeu au pied qui n'a que peu d'égal au poste, "Titi" a la qualité d'être rassurant pour ses coéquipiers et son staff. Et, quand les matchs couperets vont se multiplier dans les prochaines semaines, nul doute que le staff n'hésitera pas à lui accorder sa confiance. A six journées du terme de la phase de qualification en Top14, et alors que le quart de finale contre le Munster approche à grand pas, le flou demeure total autour du poste des demi de mêlée...