L’antisèche : il y avait un gouffre entre Montpellier et Lyon

Le match :

Dominateurs dans les rucks, solides en mêlée, capables de prendre le dessus en touche, bref les Cistes ont dominé les basiques. Dommage pour le suspens d’un match qui a vite laissé présager de son issue. Les Gones ont clairement manqué de fraicheur et de jus pour arriver à bouger l’adversaire. L’essai de Louis Picamoles (48’, 33-9) n’a fait que porter l’estocade sur la bête frustrée. La réaction de Mike Harris (78’, 40-14) a permis à Lyon de sauver l’honneur.

L’action : l’essai d’Alexandre Dumoulin avant la mi-temps

Avec un Liam Gill qui vient d’être averti (37’) et un Taï Tuifua sonné, c’est un LOU en grande difficulté qui défend sa ligne sur l’ultime action de la première période. Le score est alors de 16 à 6 pour les Montpelliérains mais tout reste possible pour les Lyonnais s’ils ne concèdent pas de nouveau point. Sauf qu’Alexandre Dumoulin renverse trois adversaires pour s’en aller marquer un essai certainement rédhibitoire au terme d’un long mouvement, l’essai du KO.

Le facteur X : la charnière Ruan Pienaar / Aaron Cruden

Si Montpellier possède beaucoup individualités capables de faire basculer un match, l’apport de la charnière a été essentiel. Ruan Pienaar et Aaron Cruden ont d’abord apporté la vitesse nécessaire au jeu des Héraultais pour désorganiser les Rhodaniens, puis ils ont su gérer les rares temps faibles pour parfaitement initier les ballons de relance. Ajouté à cela un Jesse Mogg impeccable sur ses dégagements, et c’est un MHR qui n’a été que rarement inquiété.

La stat’ : 21% de plaquages manqués par les Lyonnais

Lyon a pour réputation de monter à deux sur son adversaire en défense quand il s’agit de plaquer mais malgré l’apport de quatre bras, dans la plupart des cas, il y a eu trop de loupés. La défense du LOU a fait sa renommée, sauf qu’avec 21% de plaquages manqués, il n’est pas possible de rivaliser à ce niveau. À l’inverse, le MHR a tenté 100 plaquages durant ce match pour 6 manqués… Le rouleur compresseur héraultais n’a fait qu’entretenir sa réputation.

La question : quelqu’un pourra-t-il stopper le MHR ?

En dominant ainsi un match couperet et à fort enjeu, Montpellier a envoyé un signal fort à son futur adversaire au Stade de France. En plus d’avoir terminé en tant que solide leader de ce Top 14, l’équipe de Vern Cotter a montré ce sang froid et ce calme nécessaires à la réussite en phases finales. Qui plus est, la défense a été sereine et la fin de rencontre n’a été que gestion pour encore mieux se projeter sur la finale. Le MHR se présentera fort le 2 juin.