Une affiche en béton armé

Souvent mise en avant dans les bons résultats du Racing depuis une saison et demi, sa solidité défensive est devenue la marque de fabrique importée par le duo Travers-Labit. Cette année encore, difficile de percer le coffre-fort ciel et blanc, le deuxième plus hermétique de France (312 points encaissés). La référence en la matière se nomme pourtant Clermont. Si, à la différence du Racing, son jeu offensif se révèle également performant et attrayant sur la longueur, sa capacité à rendre impuissant ses adversaires impressionne. C'est une équipe qui prend très peu de points et on est conscient de ce qui nous attend, reconnaît le coentraîneur Laurent Travers. On est aussi conscient de notre potentiel et on n'a qu'une envie : en découdre et essayer de mettre en difficulté cette défense actuellement imperméable.

Avec seulement 277 points et 21 essais encaissés en 17 matchs de championnat, l'ASM assomme la concurrence dans ce secteur. Après trois semaines sans compétition et face à une équipe francilienne qui reviendrait à portée de fusil en cas de victoire (6 points séparent les deux clubs avant cette journée), on peut imaginer que Clermont viendra à Colombes avant tout avec l'idée de bien défendre. Un match étriqué en perspective, comme l'explique le troisième ligne du Racing Camille Gérondeau. C'est plus facile de mettre une défense en place qu'une attaque et ce sera un match de reprise donc on peut s'attendre à une rencontre particulièrement fermée. Il y aura des approximations et on va d'abord se reposer sur les bases de notre jeu et la défense, et Clermont fera de même. Ce sera serré mais engagé.

Clermont reste sur trois matchs sans essai à Colombes

Privé de Teddy Thomas et d'Alexandre Dumoulin, le Racing n'aurait peut-être pas vraiment à y gagner de se sentir pousser des ailes. Face à une équipe auvergnate redoutable en contre et qui se nourrit à l'indigestion des fautes adverses, le pragmatisme peut se révéler une solution opportune. On voit de toute façon de moins en moins d'équipes jouer énormément au ballon et large-large dans notre championnat, analyse Gérondeau. La base du rugby est la conquête et la conquête, c'est la touche, la mêlée et la défense. On met bien sûr un système offensif en place mais les écarts entre les équipes sont tellement faibles que c'est souvent la défense qui fait la différence.

Parole à la défense donc samedi soir ? Ce sera évidemment une des clés du match, mais je crois que ce sera surtout l'équipe qui tiendra le mieux le ballon et qui fera le moins de fautes qui l'emportera, prévoit l'arrière Brice Dulin. Il y a de bons buteurs, d'un côté comme de l'autre. Il faudra s'exposer le moins possible au niveau des pénalités pour ne pas laisser Clermont prendre le large. Ce que l'ASM fait rarement à Colombes, elle qui n'y a pas marqué le moindre essai lors de ses trois derniers déplacements dans les Hauts-de-Seine, toutes compétitions confondues. Une série que les partenaires de Dimitri Szarzewski ne seraient pas contre de prolonger encore un peu.