L'Union fait la force

"Rien ne sert de courir, il faut partir à point". Ce proverbe s'est vérifié l'année dernière à Bordeaux-Bègles. Seulement cinquième et dernier qualifié pour les barrages de Pro D2, l'UBB avait réussi à remporter les "play-off", synonyme de montée en Top 14. Cette saison, la donne a changé: l'Union se retrouve dans la peau du promu, voué à jouer le maintien. Alors il faut engranger les points le plus vite possible. Et avec ses 17 points en neuf match joués, les Bordelais sont dans les temps. Mais comme le rappelle le manager Marc Delpoux, tout reste à faire: "Pour le moment, nous avons un orteil dans le maintien, et donc les neuf autres en Pro D2".

Surfant sur une dynamique qui a passé l'été, les Girondins continuent à envoyer du jeu, leur marque de fabrique. Mais contrairement à des Rochelais l'an dernier, ils s'appuient également sur un pack très performant. Qui a su ce week-end tenir la dragée haute aux Castrais, redoutables dans cet exercice. "La conquête a été prépondérante, analyse Marc Delpoux. On a réussi à maîtriser la mêlée, et on a eu une défense très compétitive". Une observation corroborée par Fabien Rofes: "On les craignait dans ce secteur, et on a au moins réussi à faire jeu égal. On a mis tous les ingrédients pour les faire déjouer".

Delpoux: "Pour être heureux, restons cachés"

Et pour s'adapter si rapidement au niveau d'exigence que demande le Top 14, l'UBB peut se reposer sur un effectif stable. Seulement agrémenté de quelques éléments, complémentaires du jeu girondin. Ce que confirme le capitaine Matthew Clarkin: "Avant la saison, nous savions que le plan de jeu exigeait beaucoup de déplacement. Notre recrutement a été ciblé pour cela, pour imposer de la vitesse, et pour moi c'est un régal".

Avant la première coupure européenne, le bilan comptable de Bordeaux-Bègles se porte bien. Actuellement dixième avec un match en retard, les Bordelais comptent déjà à leur tableau de chasse le Racing-Métro, et donc depuis ce week-end, le Castres Olympique. Mais, comme l'explique Marc Delpoux, "pour être heureux, restons cachés". "Je sais par expérience qu'il ne faut pas s'enflammer face à l'emballement médiatique pour ensuite subir le contre-coup." Pour le talonneur en provenance de Montpellier Fabien Rofes, "on sait que ça va être très dur et très long".

Rien de mieux donc que de changer de compétition pour garder en éveil toutes les troupes. "Le Challenge européen va nous permettre de faire souffler ceux qui ont beaucoup joué, commente le coach bordelais. Là, on va faire tourner l'effectif, faire jouer les jeunes". Le tout, sans décompression mentale, juste l'envie de jouer. "Cette période va être intéressante, raconte Fabien Rofes. Face à un gros européen (les Wasps, ndlr), on va juger plus le comportement que le résultat". Face aux Wasps de Londres ce samedi, les Girondins vont jouer "leur finale de H-Cup", dixit Marc Delpoux. Pour sûr, victoire rimera avec solidarité.