Biarritz humilie Agen

Deux triplés (August et Lauret), un doublé (Ngwenya) et quelques pépites supplémentaires, les Basques ont littéralement fait exploser les Agenais sur leur pelouse d'Aguiléra. Dans le sillage d'un excellent Yachvili, les hommes de Jean-Michel Gonzalez n'ont donc pas fait dans le détail pour une large victoire (65-22) aux dépens du groupe de la paire Lanta-Deylaud. D'entrée de jeu, les Agenais ont été pris à la gorge, eux qui avaient pourtant si bien su contenir les Bayonnais la semaine dernière. Ainsi, au bout de vingt minutes de jeu, les Lot-et-Garonnais n'avaient que très peu vu le ballon avec seulement trois petites possessions, quand la mêlée ne subissait pas la loi du pack biarrot. Un pack basque justement, qui s'est offert un essai, le quatrième pour le BO, aplati par l'inusable Benoît August, et une prestation très solide, avec de la mobilité, des soutiens, et toujours en avançant. Nécessairement, le travail de Traille, Tranier et consorts s'en est retrouvé facilité, avec le résultat que l'on sait : un festival offensif de dix essais et 65 points passés au SUALG.

Des éclairs de génie ont également égayé cette partie, toujours par ce diable de Yachvili, dans la plupart des bons coups, et excellent dans l'alternance. Une croisée avec Ngwenya, précédée d'une feinte de passe sublime pour le premier essai de l'ailier américain. Une chistéra aveugle pour Gobelet, qui amène la troisième réalisation du flanker, Wenceslas Lauret.

C'est bien, c'est beau... c'est Bosch !

Mais le maître à jouer du BO n'a pas été le seul joueur en vue, et hormis tous les marqueurs, c'est le centre argentin Marcelo Bosch qui a livré une prestation XXL. Il était à l'origine du premier essai de la partie, encore de Wenceslas Lauret, mais avait surtout pris beaucoup d'espaces et constamment créé des brèches exploitables dans la défense des visiteurs. Comme si un équilibre – parfait ? - avait aujourd'hui été trouvé par les Basques. Et les Agenais dans tout ça ? Ils ont eu le mérite, et c'est déjà beaucoup, de ne jamais fermer le jeu malgré une partie trop vite pliée. Ainsi, les rares munitions des "Bleu et Blanc" ont été jouées à la main, avec des rentrées remarquables et remarquées de Pelesasa, Machenaud (auteur d'un essai en fin de rencontre) ou encore Cazeaux. Monribot, si présent la semaine dernière a été transparent, alors que Fonua était un des rares à surnager, lui aussi auteur d'un essai en toute fin de partie.

Mais le mal était aujourd'hui bien plus profond que les performances individuelles agenaises, Christian Lanta avait d'ailleurs déclaré "venir à Aguiléra pour s'étalonner collectivement". L'étalonnage opéré, les mentors lot-et-garonnais ont pu constater le naufrage, et les dégâts collatéraux. Un monde séparait aujourd'hui les deux équipes. Biarritz se rassure et fait le plein de confiance, tandis qu'Agen, bien que venu sans ambitions, repart certainement avec beaucoup d'interrogations.