Bayonne : Le grand soir

C'est dans un climat délétère que les 88 actionnaires de l'Aviron bayonnais s'exprimeront ce mercredi soir sur l'avenir du club. Ils ont rendez-vous au siège du club à 19 heures pour départager deux visions mais surtout deux hommes. D'un côté, le président actuel Francis Salagoïty, et de l'autre Michel Cacouault, porteur du projet Alain Afflelou, le partenaire principal à hauteur de 4 millions d'euros.

Plus de 100 000 suffrages seront exprimés et chaque camp espère atteindre 50 006 votes pour obtenir la majorité. Les actionnaires, conviés sous contrôle d'huissier, devront se prononcer sur trois résolutions (révocation des administrateurs en place, nomination de nouveaux administrateurs, et pouvoirs à donner). Au final, le scrutin portera un des deux projets à la présidence, scellant une guerre interne qui ébranle l'Aviron depuis le départ précipité de Bernard Laporte le 26 février dernier.

"Continuité" ou "Nouvelle ère"

Francis Salagoïty, président depuis 1999, prône la stabilité et la politique de petits pas pour continuer à grandir en évitant les excès du sport business. Il est d'ailleurs convaincu que le club pourra poursuivre son évolution malgré le départ d'Alain Afflelou et donc d'une baisse de budget d'environ un million d'euros (le portant à 15 millions contre 16 actuellement). Une prudence qu'Alain Afflelou ne partage plus. Le lunettier, qui apporte un quart du budget annuel, veut un retour sur investissement plus rapide, jugeant déjà que les finances actuelles devraient permettre à l'Aviron de jouer l'Europe. Pour changer définitivement d'ère, il table sur un budget de 18 millions d'euros dès la saison prochaine. Une nouvelle puissance financière qui permettrait d'attirer notamment des joueurs de gros calibre.

Après deux mois de petites phrases assassines ou de déclarations tapageuses, le verdict de l'Assemblée générale des actionnaires de ce mercredi sera décisif et sans appel. Quelque soit le nom du vainqueur, il n'est pas certain que l'Aviron bayonnais parvienne à panser rapidement les blessures d'un tel conflit.