Floch : "L'impression d'être le 18e choix..."

Votre équipe n'a plus joué depuis le 27 janvier et une défaite au Racing-Metro. Comment appréhendez-vous ce retour au terrain ?

Anthony FLOCH : La reprise risque d'être un peu difficile. Avec les vacances et la neige, nous n'avons pas touché beaucoup de ballons les semaines précédentes. Nous avons surtout fait du physique en salle et de la lutte. Heureusement, depuis lundi, nous avons pu bien travailler et nous réhabituer au jeu. Nous avons revu les combinaisons pour bien voir si nous n'avions rien oublié. Le groupe révise ses gammes.

Le fait de recevoir Albi, la lanterne rouge, va-t-il faciliter cette reprise ?

A.F. : Peut-être mais nous nous méfions car Albi est une équipe accrocheuse. Normalement, ils nous sont inférieurs. Mais quand on voit qu'ils ont battu Perpignan, on se dit qu'ils sont capables de tout. Le plus important à mes yeux est de recevoir : ça va faire du bien au groupe de rejouer devant les supporters, ça commençait à faire longtemps.

Vous voilà dans la dernière ligne droite du championnat. Pouvez-vous vous permettre de ne pas gagner avec le bonus offensif, même sans de nombreux internationaux ?

A.F. : Si l'équipe veut rester en course pour les deux premières places, elle doit prendre le bonus. Surtout que l'Usap l'a remporté à Bayonne au début du mois. Ce serait une bonne chose mais je continue de croire que cela va être difficile. Après, le fait que les internationaux soient absents ne change rien vu la qualité et la densité de notre effectif.

Clermont se retrouve troisième, à quatre longueurs des deux premiers, mais aussi à portée du Racing-Metro et de Toulon. Regardez-vous vers le haut ou le bas du classement ?

A.F. : Nous essayons de regarder uniquement vers le haut. Nous entendons vraiment accrocher une des deux premières places pour nous qualifier directement. Mais nous restons méfiants car nous savons que Toulouse va revenir et que pas mal de grosses équipes peuvent remonter. A nous de décrocher nos poursuivants.

Le fait d'avoir coupé ne pourrait-il pas finalement se révéler bénéfique au printemps, quand lesphases finales de Coupe d'Europe et de championnat se présenteront devant vous ?

A.F. : Cette période de repos nous a permis de recharger les batteries. Mais ne nous faisons pas d'illusions : je crois qu'il va être difficile de jouer sur les deux tableaux. Un gros match nous attend au Leinster et le championnat promet d'être serré jusqu'au bout. Pour le moment, on ne peut pas trop savoir ce qui nous attend...

Face au Racing-Metro, vous avez inscrit votre quatrième essai de la saison, mais le premier depuis le 22 août. Quel bilan dressez-vous de vos performances ?

A.F. : J'ai peut-être moins marqué mais j'ai fait marquer et je pense me rendre utile au sein du collectif. Alors, même si j'inscris moins d'essais, je pense réaliser une bonne saison.

Et pourtant, les portes de l'équipe de France restent fermées. Voilà presque deux ans (mars 2008) que vous n'avez plus porté le maillot bleu...

A.F. : J'aimerais tant y retourner et je l'espère fortement. Alors, je fais tout mon possible, je donne le meilleur de moi-même depuis le début de la saison. Mais dans la tête des sélectionneurs, j'ai l'impression d'être le dix-huitième choix. Je crois qu'il y a un gros malentendu avec eux depuis cet été...

Vous évoquez votre forfait pour la tournée dans l'hémisphère Sud...

A.F. : Avant la finale de Top 14, que j'ai jouée sous infiltration, j'avais convenu avec les médecins que ce serait ma dernière rencontre de la saison. J'ai joué avec le nez cassé, une pubalgie et une lombalgie et on semble me reprocher d'avoir déclaré forfait. Je n'ai même pas eu les sélectionneurs au téléphone, je ne sais donc pas ce qu'ils pensent.

Le come-back de Poitrenaud et la non-sélection de Médard démontrent en tout cas que rien n'est figé à l'arrière...

A.F. : Les sélectionneurs font leur choix, je ne peux rien contre. Il y a beaucoup de bons arrières : Maxime (Médard) a réalisé une très belle saison l'année dernière, Clément (Poitrenaud) est revenu à son meilleur niveau... De mon côté, je travaille à fond. Mais dans ma tête et au plus profond de mon coeur, mon espoir de revenir en équipe de France s'amenuise. Mais qui sait, ca va peut-être encore tourner...

Avec une belle fin de saison, sur les plans personnels et collectifs, on pourrait vous retrouver en Bleu cet été, ne croyez-vous pas ?

A.F. : Que Dieu vous entende...