Delanoë défend Jean-Bouin

"Nous sommes la seule ville du Top 14 (élite du rugby) qui n'a pas un stade de rugby digne, avec Clermont-Ferrand", a déclaré M. Delanoë. Le maire a balayé les solutions suggérées par le président du club omnisports de Jean-Bouin, Jacques Lelièvre, ou par Jean-Jacques Chaban Delmas, fils de l'ancien Premier ministre, qui a dénoncé une "gabegie".

Il a répété que le stade Charléty "a été construit pour l'athlétisme et n'est pas du tout un stade de rugby" et écarté l'utilisation du Parc des Princes, situé à côté de Jean Bouin. Le maire de Paris a donné rendez-vous, "notamment aux riverains". "Je suis en train de vous faire quelque chose qui sera beaucoup plus beau que l'existant. Rudy Ricciotti est l'un des meilleurs architectes du monde, vous vous en foutez, moi pas", a-t-il répondu à une dame qui l'interpellait vigoureusement.

"Je ne peux pas mettre deux phrases sans que des personnes qui ont moins de représentativité que moi m'empêchent de parler, 58% des Parisiens m'ont choisi pour être leur maire et je leur avais dit que je ferais le stade Jean Bouin", a poursuivi M. Delanoë.

Selon lui, Sébastien Bazin, ancien président du Paris SG (football) "est pour (son) projet à Jean Bouin". "Quand je lui ai dit: et si on tentait de faire coexister foot et rugby, c'est lui qui a utilisé l'argument du calendrier" (des compétitions), a-t-il dit.

Il a ajouté que les travaux qui vont être faits au Parc des Princes pour concourir à l'organisation de l'Euro 2016 "ne sont pas compatibles avec le rugby" et affirmé que le coût de construction "pour le stade lui-même" était de 83 millions d'euros (145 au total selon la mairie).

M. Delanoë a déclaré que le stade d'aujourd'hui aussi "minable" que sa redevance et "très moche pour les riverains", suscitant des protestations.

"J'entends que le bilan financier de Jean Bouin soit plutôt à l'avantage de la ville", a-t-il dit, comptant sur les futurs commerces prévus.

Le maire a semblé plus embarrassé par le déplacement des 4.500 scolaires utilisant l'actuelle piste d'athlétisme, qui sera supprimée.

A un professeur d'éducation physique qui demandait à pouvoir l'utiliser jusqu'à la fin de l'année scolaire, il a répondu à l'enseignante: "Je crains devoir dire non, tout est lancé, et si maintenant je ne respecte pas la totalité du projet, je plante le projet".