Chaud le clasico !

Qui dit clasico Stade français vs Stade toulousain dit... clash illico : langues de vipères déliées et querelle de clochers - de cathédrales en l'occurrence. Mais cette semaine, point de polémique, de décla choc ou de provocation en toc à se mettre sous la plume. Les meilleurs ennemis de l'Ovalie, Max Guazzini et Guy Novès, auraient-ils perdu leur langue ?

Non, le président parisien et le stratège toulousain ont simplement préféré rester concentrés sur leurs travaux domestiques. Pas de temps pour le blabla, priorité au b.a-ba. Car le malheureux perdant de ce choc des boss se retrouvera, samedi soir, dans une bien fâcheuse posture. Au terme d'une semaine difficile avec les affaires Attoub et Haskell, le Stade français (49 points) pourrait voir s'envoler la sixième place qualificative, actuellement occupée par le Racing-Metro (54 points). Le Stade toulousain (56 points) verrait, lui, s'envoler l'espoir de décrocher une des deux premières places et se rapprocher dangereusement le spectre d'une élimination pure et simple.

Le pragmatique Guy Novès ne regarde pas aussi loin. Il attend, avant tout, de ses protégés une rébellion après la bouillie de rugby proposée face à Toulon (3-6) : "Pour un club qui a des ambitions, le plus important c'est d'améliorer ses performances d'un week-end sur l'autre. Nous sortons d'un match mal maîtrisé face à Toulon. Celui-là ne sera pas facile non plus face à une équipe qui recherche des points, mais il ne peut pas être déterminant alors qu'il reste encore cinq matchs derrière." A 700 kilomètres de là, Max Guazzini affiche un masque plus fermé et avoue, dans Midi Olympique, ce vendredi : "Ce match me fout la trouille. Je serais inconscient de dire que je suis serein. Parce qu'une défaite pourrait engendrer bien plus de choses qu'une simple défaite..." Paris brûlera-t-il ? Une non-qualification représenterait, au moins, une sacrée déconvenue pour les joueurs de la capitale, abonnés aux demi-finales depuis 2002.

Novès : "Plutôt préparé pour le quart européen"

Heureusement pour l'équité et les spectateurs du Stade de France, le hasard du calendrier a placé cette affiche entre deux rencontres du Tournoi. Les internationaux pourront donc être alignés sur la pelouse dyonisienne : les duels des improbables complices du XV de France Bastareaud-Jauzion et des talonneurs concurrents Szarzewski-Servat promettent, notamment, des étincelles. Pourtant, le dénouement de cette rencontre se trouve probablement entre les mains des deux charnières. David Skrela, associé à Frédéric Michalak, et Lionel Beauxis, accompagné de Noël Oelschig, vont-ils enfin terminer leur traversée du désert ? De leur capacité à mener les opérations et de leur précision face aux perches dépendra, en grande partie, la physionomie des débats. "Je me pose moins de questions, se rassure le Toulousain dans Midi Olympique, en guise de méthode Coué. Il ne faut pas penser à l'échec et se concentrer sur le futur."

En parlant futur, comment ne pas évoquer les retrouvailles entre Toulousains et Parisiens en Coupe d'Europe, dans un mois ? "C'est vrai que le groupe est plutôt préparé pour ce quart de finale", estime Guy Novès. L'occasion idéale pour l'entraîneur stadiste de se livrer à un petit coup de bluff, histoire d'inverser la pression en coulisses : "Si on peut revenir avec un point, on sera très content. Si c'est plus, on sera sur un nuage, mais ce n'est pas la meilleure période pour nous." Pas sûr que ces paroles, empreintes de modestie, suffisent à apaiser, cette nuit, le sommeil de Max Guazzini.