Sébastien: "C'est nauséabond"

Par Rugbyrama
  • Sebastien Brive
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Patrick Sébastien n'est plus le président d'honneur de Brive depuis ce lundi matin. L'animateur de télévision est revenu pour notre site sur les conditions de son éviction du conseil d'adminstration du CA Brive-Corrèze et il ne mâche pas ses mots pour évoquer la situation actuelle du club.

Êtes-vous dégoûté, écoeuré, par les circonstances de votre départ de Brive ?

Patrick Sébastien: Non, même pas. Je suis soulagé plutôt, car tout ceci me confirme que nous n'avons pas les mêmes valeurs avec les gens en place. Dimanche soir, à une 1 h du matin, Jean-Jacques Bertrand m'a appelé pour me demander de partir. J'ai eu affaire à un DRH d'une entreprise lambda qui s'adresse à un cadre. Il m'a mal parlé et m'a notamment dit : "Fais attention à ce que tu dis! " Qui est-il pour me dire cela ? Il ne connaît rien au rugby en plus ! On m'a fait confiance pour ramener le CA Brive en Coupe d'Europe mais on me met, ensuite, sur la touche. Nous n'avons plus rien à faire ensemble. Ces dirigeants, qui fonctionnent comme des chefs d'entreprise, m'ont pris pour un dangereux gauchiste...

Concrètement, comment se procède votre désengagement du Conseil d'administration ?

P. S.: Ma lettre de démission était prête et je l'ai envoyée. Je leur fais cadeau des 50 000 euros que j'ai donnés au club. C'est normal, évidemment, mais ça me reste en travers de la gorge de les avoir engagés en début de saison.

Simon Gilham, le président, vous a-t-il manifesté son soutien ?

P. S.: Non, il ne m'a jamais soutenu. Il ne m'a pas appelé depuis deux jours. J'imagine que les dirigeants ont un plan B. Ils vont peut-être virer Laurent (Seigne, N.D.L.R.) et mettre Penaud pour avoir une caution morale.

Si vous n'êtes pas écœuré, vous semblez quand même douter de la méthode employée et de la sincérité des dirigeants.

P. S.: Ces mecs n'avaient pas le CAB dans leur coeur avant de venir. Ils ne l'auront plus après. Personnellement, ça ne change en rien mon amour pour ce club. Je voulais simplement alarmer sur la situation. Il me tenait à coeur, surtout, que le français redevienne la langue officielle à Brive.

Serez-vous au match Brive-Racing, samedi ?

P. S.: Non, certainement pas. Mais je le regarderai. Si ça gagne, ce sera moi le con. Ils seront contents mais il ne faudra pas être dupe. Mais franchement, j'avais besoin d'air. Ce qu'ils font est nauséabond.

Êtes-vous inquiet pour l'avenir du club à court terme ?

P. S.: S'il y a un clash, humainement, ça peut exploser. Tout ce que j'ai dit sur les dysfonctionnements peut servir de déclic. Les joueurs peuvent, à leur tour, élever la voix et dénoncer ce qui se passe. Tout est verrouillé. Il n'y a pas d'âme, pas de vie, pas d'enthousiasme au CAB.

On ne vous imagine pas être éloigné trop longtemps du club. Y reviendrez-vous un jour ?

P. S.: Non, c'est définitif, irrévocable. Je me suis fait avoir deux fois et je ne tiens pas à ce que ça m'arrive une troisième fois. J'aurais dû écouter ma maman. Elle m'avait dit, avant que je revienne il y a trois ans : "n'y retourne pas, tu te feras avoir". On devrait toujours écouter sa maman.

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