Toulouse sera-t-il d'attaque ?

Dans l'inconscient collectif, le Stade toulousain est réputé pour sa ligne d'arrières flamboyante et son efficacité diabolique. La saison dernière notamment, les Hauts-Garonnais avaient su accélérer quand le besoin s'en faisait sentir. Et être réalistes au moment opportun pour aller décrocher le 17e Brennus du club en bout de piste. Sauf que cette année, les champions de France ont montré des signes d'impuissance dans des matchs clé, comme le quart de finale de H Cup à Cardiff (défaite 9-6). Stérile durant cette rencontre, l'attaque toulousaine était ensuite (presque) restée en berne pendant plus d'un mois. En effet, entre le 11 avril (date du quart) et le 16 mai (à Mont-de-Marsan), elle n'a passé la ligne d'en-but adverse qu'à une seule reprise par l'intermédiaire de Maleli Kunavore contre Bourgoin. Soit un essai en 320 minutes. "Il faut être réaliste, nous n'avons pas spécialement bien joué ces derniers temps ", explique Maxime Médard.

Ainsi, l'équipe toulousaine, qui a plutôt l'habitude de caracoler en tête du classement des meilleures attaques, pointent "seulement" en 4e position à l'entame des phases finales, derrière les trois autres qualifiés. "C'est vrai que nous n'avons marqué qu'un essai en un mois. C'était plutôt inquiétant. Nous n'arrivions plus à concrétiser et avions perdu nos repères. La saison est très longue et avec la fatigue, c'est peut-être normal", note l'arrière international. Pendant ce temps, son adversaire de vendredi (20h45), Clermont, explose tous les records sur le plan offensif. " Après les prestations qui ont été les nôtres, nous ne sommes clairement pas favoris". Mais l'ultime journée de la première phase a vu les hommes de Guy Novès inscrire la bagatelle de dix essais en terres montoises. "Cela fait toujours plaisir de marquer dix essais, c'est bon pour le moral mais ça s'arrête là ", affirme Jean-Baptiste Elissalde. Même si Maxime Médard le concède : "Ça nous a rassurés".

La meilleure défense du Top 14

L'efficacité toulousaine est donc au centre des questions avant les matchs à élimination directe. "Après la défaite en Coupe d'Europe, la décompression était logique car cette compétition était un véritable objectif mais on savait où on allait. Depuis que nous sommes entrés dans le vif du sujet, ça va mieux", assure Clément Poitrenaud. Il est vrai qu'au vu de la richesse et du talent de l'effectif haut-garonnais, il paraît difficile de faire preuve d'alarmisme. Un groupe capable de rapidement se remettre en cause et qui aura eu deux semaines de préparation pour peaufiner les derniers réglages et retrouver l'allant du début de saison. "Elles sont surtout destinées à aborder le match en pleine forme. La fraîcheur des joueurs sera déterminante. Sur le plan tactique ou technique, ce n'est pas pendant ces quinze jours que nous pouvons tout faire évoluer", explique tout de même Poitrenaud.

De toute façon, selon l'expérimenté Fabien Pelous, devenu expert en phases finales, "c'est peut-être banal à dire mais à ce niveau-là, c'est avant tout sur la défense et la conquête que se joue une rencontre". Et dans ce domaine, lui et ses coéquipiers excellent. Avec 324 points encaissés en 26 matchs, soit 12,5 par rencontre, Toulouse possède tout simplement la meilleure défense de l'exercice actuel. "On nous dit que nous avons une bonne défense, j'espère que cela se vérifiera lors de ces phases finales. Si nous sommes disciplinés et que nous ne concédons pas beaucoup de pénalités, nous aurons fait un grand pas en avant", espère Jean-Baptiste Elissalde. Au risque de faire mentir l'adage et de changer les habitudes du club, cette saison, la meilleure attaque toulousaine, ce pourrait être la défense.