Perpignan, et maintenant?

Par Rugbyrama
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Leader du Top 14 depuis deux journées, vainqueur de Clermont samedi, Perpignan sait pourtant que le chemin vers le Bouclier de Brennus est encore long. L'Usap doit encore franchir un cap. Elle bénéficiera alors enfin du crédit qu'elle estime mériter.

Ils ne rêvent que de ça, les Catalans. Faire taire tout le monde. Gagner ce respect qu'on leur dénie. A deux journées de la fin du Top 14, le leader s'appelle Perpignan. Pas Toulouse. Pas Paris. Pas Clermont et encore moins Biarritz. Tous ces clubs qui depuis dix ans se partagent les titres, ou, dans le cas de l'ASM, l'estime des observateurs et du grand public. Pourtant, malgré son statut de leader, l'Usap n'est pas considérée comme le favori pour le titre. Loin s'en faut. Ce manque de crédibilité, les joueurs le ressentent. "Depuis cinq ans que je suis ici, j'ai le sentiment que pour être totalement respecté, il ne nous manque qu'une chose : remporter un titre", confie Nicolas Durand à nos confrères de l'Indépendant.

Dans cette quête de respectabilité, les Catalans avaient besoin de battre Clermont samedi. D'où l'importance de ce succès arraché à la force du jarret dans le dernier quart d'heure. "On restait sur deux défaites contre eux (NDLR: dont une sévère défaite en demi-finale la saison dernière), là, on a gagné, rappelle Jacques Brunel. J'accorde une grande valeur à cette victoire". Elle ne garantit certes rien en vue des phases finales, mais alors que les deux équipes pourraient se retrouver en demi-finales, une défaite à domicile face à l'ASM aurait constitué un aveu de faiblesse pour l'Usap. En ce sens, cette victoire était capitale.

Beaucoup de casse

Elle ne devra toutefois pas masquer les déficiences aperçues une heure durant. Pendant 60 minutes, Perpignan a manqué de maitrise, particulièrement dans les options de jeu, affichant même une certaine impuissance. "On a joué un petit peu à l'envers pendant une grosse heure de jeu, on s'est souvent exposés", constate le deuxième ligne Olivier Olibeau. "J'ai cru à un moment qu'on allait perdre, avoue de son côté Brunel. Ce match est à l'image de ce qu'on a fait ces derniers temps, c'est-à-dire qu'on n'a pas toujours très bien géré la conduite du jeu. " Pour aller chercher le Brennus, il faudra remédier, notamment, à ce défaut récurrent.

La grande satisfaction du week-end, c'est cette "force de caractère", comme le dit l'entraineur catalan, affichée par le leader dans l'adversité. "On a mis beaucoup de courage dans cette victoire. Il faudra garder cet état d'esprit jusqu'à la fin de la saison", ajoute Jacques Brunel. Ce même orgueil qui a permis à un pack atomisé la semaine précédente à Biarritz de relever la tête. D'un match à l'autre comme au cours de ce choc face à Clermont, l'Usap a donc affiché une sacrée capacité de réaction. Reste maintenant à trouver le moyen d'agir, plutôt que de réagir.

Comme chacun de ses trois concurrents, Perpignan va maintenant s'attacher à peaufiner son jeu, et surtout à panser ses plaies, nombreuses après cette 24e journée. Au moment où l'infirmerie catalane commençait enfin à se vider, elle a connu un regain d'activité bien mal venue. L'ailier Adrien Planté s'est fracturé le péroné suite à un plaquage. Sa saison est donc terminée. Une tuile pouvant en cacher une autre, David Marty s'est fracturé le nez et devrait décider lundi d'une éventuelle opération. Enfin, Gerrie Britz souffre d'une entorse au genou et passera également des examens lundi pour vérifier si les ligaments sont touchés. C'est dire si l'Usap a chèrement payé sa victoire face à Clermont. Mais un leader doit savoir faire front. Toujours.

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