L'oeil des spécialistes

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Plusieurs techniciens reconnus ont accepté de poser leur regard sur la finale historique qui se jouera au Stade de France ce soir entre Clermont et Perpignan (20h45). Fabien Galthié, Jean-Pierre Elissalde, Aubin Hueber et Laurent Travers livrent leur analyse et dévoilent les clés du match.

Fabien Galthié (ancien entraîneur du Stade français).- "La conquête et le jeu au pied seront primordiaux. L'équipe qui aura le mieux préparé stratégiquement et tactiquement cette rencontre et surtout qui arrivera à mettre toute cette préparation en pratique, détiendra les clés de la finale. Selon moi, Clermont possède une organisation et un système de jeu que peu d'équipes ont la chance d'avoir. C'est effectivement une très grande équipe et avec Perpignan, ce sont même les deux formations qui, cette saison, se sont montrées les plus ambitieuses dans le jeu. Elles méritent pleinement leur place en finale. Malgré les absences de trois grosses individualités, en l"occurrence Carter, Hines et Planté, l"Usap arrive à conserver un très bon collectif. Je ne pense que du bien de ces deux équipes. Pour moi, ce sera vraiment du 5O/50."

Laurent Travers (entraîneur de Castres).- "La clé du match comme lors de tous les grands rendez-vous tiendra dans les phases arrêtées et les phases de conquête qu'il faudra dominer dans le but de conserver le ballon. La conservation sera très importante. Ces deux secteurs permettront de prendre l'ascendant sur l'équipe adverse. Il faudra concrétiser cette domination en scorant un maximum, car une finale se gagne ainsi en scorant le plus possible. Il faudra par contre éviter la précipitation, l'envie de bien faire trop vite sous peine de se faire pénaliser. Contrairement aux années précédentes, Perpignan a trouvé la stabilité et mérite sa place en finale. Du côté de Clermont, tout dépendra de la stratégie adoptée par le staff pour contrer une équipe perpignanaise usante et agressive. Tout dépendra de l'équipe alignée également, des joueurs en place. Pour moi la priorité des priorités est de monopoliser le ballon, plus que jamais."

Jean-Pierre Elissalde (ancien entraîneur de La Rochelle, de Béziers, du Japon et de Bayonne).- "La discipline sera prépondérante. Perpignan a beaucoup été pénalisé en demie et face au réalisme clermontois cela ne pardonnera pas. Clermont a une équipe homogène, avec du talent à tous les niveaux. C'est une équipe bosseuse, avec des certitudes, qui possède une grosse conquête, une bonne défense et une bonne animation offensive dans laquelle Brock James tient un rôle capital. Peut-être manque-t-il un centre d'envergure internationale, un grand leader attaquant au centre du terrain, même si l'association Canale-Rougerie n'est pas si mal. Quant à Perpignan, c'est une équipe sanguine, "chiante" à jouer, courageuse. Je lui donne un avantage côté droit en mêlée fermée, son côté gauche étant un peu déficient selon moi. De plus, l'Usap a étonné en demi-finale. C'est l'équipe dont les lancements de jeu ont été les plus performants. Mais je donne quand même Clermont favori. Daniel Carter va manquer à Perpignan, c'est certain. Il aurait apporté la confiance et la sérénité nécessaire à tout le groupe. C'est un buteur fantastique, je pense qu'il aurait changé la donne en finale."

Aubin Hueber (entraîneur de Toulon).- "Comme toujours, la conquête sera le facteur clé de ce match. Au-delà, c'est celui qui prendra le plus d'initiatives, qui tentera le plus de choses dans le jeu qui l'emportera. Clermont, qui a un énorme potentiel, produit beaucoup de jeu, grâce notamment à un excellent Brock James qui est le véritable maître à jouer de son équipe. Avec lui, le club possède en plus un excellent buteur. Auparavant, les Auvergnats utilisaient beaucoup le jeu large-large* mais maintenant, ils arrivent également à alterner avec du jeu au près. C'était le cas lors de la demi-finale. Ils ont su conserver le ballon sur plusieurs temps de jeu et attendre la faute de l'adversaire. Quant à Perpignan, tombeur d'une équipe de Paris un peu bizarre sans Arias et avec Parisse laissé sur le banc, c'est une équipe qui a un mental hors du commun. Elle est surprenante et surtout ne lâche jamais rien, comme quand elle était venue gagner, à Mayol, à la dernière minute grâce à un drop de Mélé."

* Le jeu large-large consiste à envoyer du jeu au large d'un côté pour étirer la défense adverse avant de renverser le jeu de l'autre côté du terrain.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?