Bourgoin à petits pas

Un match nul, c'est toujours l'histoire du verre à moitié plein et à moitié vide. Mais samedi, Bourgoin n'avait pas franchement de raison de faire la fine bouche après les deux points ramenés de Mont-de-Marsan. Certes, le CSBJ a mené au score jusqu'à l'heure de jeu, mais après l'essai de l'ailier fidjien Matanavou, les Montois auraient pu rafler la mise. Finalement, ce n'est qu'à cinq minutes de la fin que Benjamin Boyet a arraché le nul d'un drop. Plutôt une bonne affaire, vu le contexte d'un match que Bourgoin n'a jamais franchement maitrisé.

Eric Catinot n'était d'ailleurs pas vraiment satisfait du comportement de son équipe à Guy-Boniface. "Nous avons été obligés de défendre tout le match, car nous avons été incapables de mettre la main sur le ballon. On peut dire qu'on s'en sort très bien. Il nous a fallu un peu de chance et un très grand Benjamin Boyet pour éviter la catastrophe", estime l'entraineur isérois. L'ouvreur-buteur du CSBJ était effectivement dans une forme internationale. Mais les Montois, qui ont monopolisé le ballon pendant les trois-quarts du match (72% exactement) doivent se demander comment ils ont pu laisser filer ce match.

Boudjellal, le grand bluff?

A part la perf' de Boyet et le résultat, il n'y aura donc pas grand chose à sauver de la prestation berjallienne. Mais ces deux points valent cher. Ils permettent aux Ciel et Grenat de conserver huit longueurs d'avance sur Mont-de-Marsan, et cinq sur Toulon, le premier relégable. Sachant que vendredi prochain, le RCT débarque à Pierre-Rajon, Bourgoin va peut-être jouer son avenir en l'espace de six jours. En cas de victoire sur les Varois, le CSBJ repoussera son rival à au moins huit points, à huit journées de la fin. Pas de quoi sabrer encore le champagne, mais de quoi envisager très sereinement la suite des opérations.

La mobilisation générale sera donc décrétée cette semaine en Isère. En face, les Toulonnais, par la voix de Mourad Boudjellal, assurent ne pas faire de ce déplacement une priorité. "Pour moi, Bourgoin n'est pas un concurrent directe pour le maintien, nous confiait le président du RCT vendredi soir, après la défaite de ses troupes à Paris. Les Berjalliens ont un calendrier hyper favorable, ils ne descendront pas. Pour moi, ça va se jouer entre Mont-de-Marsan, nous, et le perdant du match Dax-Castres (NDLR: Dax, en l'occurrence). On va donc préparer ce déplacement sans pression. En touristes!" Evidemment, personne n'est obligé de croire Mourad Boudjellal, dont les propos sentent bon le coup de bluff. A charge pour les coéquipiers de Julien Frier de ne pas tomber dans le panneau. Le maintien est à ce prix.