Viens, voir le Magicien...

Par Rugbyrama
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Loin d'être souverain, Paris s'est reposé sur le talent immense de son magicien, Juan Martin Hernandez, pour battre Bourgoin (34-20). Auteur de 24 points, l'ouvreur argentin a presque masqué l'absence de fond de jeu du Stade Français, toujours troisième d

Le Juan Martin Circus a donné l'une de ses plus belles représentations samedi soir. Et il fallait bien tout le talent de Hernandez pour sortir le Stade Français du piège berjallien. Encore une fois, Paris a peiné, a déjoué... mais a gagné. Les hommes de Galthié sont plus que jamais en bonne position pour se qualifier pour les demi-finales tandis que leurs malheureux adversaires du jour pourront nourrir de nombreux regrets.

En cette fin de saison qui charrie son lot de matchs couperets, l'entame opérée par les deux formations surprend. Prudents, les opposants s'observent en chiens de faïence, guettant plus la faute adverse que l'ouverture. Mais ces amabilités ne durent pas. Les Berjalliens sont les premiers à perdre leur complexe et passent subitement la surmultipliée.

Le changement de rythme est fatal aux Parisiens, agglutinés dans un regroupement à un mètre de leur ligne d'en-but et qui "oublient" Leonte... Le troisième ligne s'engouffre dans la brèche béante pour inscrire le premier essai du match (0-7, 11e). La suite sera malheureusement beaucoup moins joyeuse pour le Roumain, touché au bras et contraint de quitter la pelouse sur une civière (24e).

Paris n'avait pas agi. Il réagit. Tout d'abord par Juan Martin Hernandez, auteur d'une pénalité transformée (3-7, 14e), puis par... Juan Martin Hernandez, encore et toujours lui ! Le génie argentin, en deux appuis chaloupés, s'infiltre entre deux défenseurs pour servir Sergio Parisse, en soutien, qui aplatit victorieusement (10-7, 18e). Pourtant, cet éclair reste sans écho. Privés de ballons par des Berjalliens qui excellent dans sa conservation, les hommes de Galthié retombent dans leurs travers.

Deux pénalités victorieuses de Laloo viennent logiquement sanctionner leur passivité et leur indiscipline (10-13, 30e). Seulement voilà : Juan Martin Hernandez est dans un grand soir. L'ouvreur du Stade Français enquille une nouvelle pénalité (13-13, 35e) avant de soigner ses stats et de placer un drop tout en finesse, le 13e de sa saison (16-13, 38e). Lessivés par la débauche d'efforts pas si bien récompensés, les Isérois accueillent la pause avec soulagement.

Bourgoin manque le coche

Le début de la seconde période laisse planer un doute. Les Parisiens, qui restent à portée de botte de leurs adversaires, en gardent-ils sous la semelle ou bien atteignent-ils là leurs limites actuelles ? Le jeu promis n'est toujours pas au rendez-vous et les champions de France, qui campent dans leur moitié de terrain, ne doivent leur salut qu'à l'imperméabilité de sa troisième ligne, encore énorme, et à l'abattage défensif de ses centres. Et puis il y a aussi "el mago"... Hernandez est encore là pour récupérer un ballon qui traîne, faire une feinte de passe qui embarque deux joueurs, raffuter un troisième, s'en aller inscrire l'essai du break et transformer lui-même son petit chef d'oeuvre (23-13, 59e). On se tait et on admire...

Mais, au talent individuel, les Ciel et Grenat opposent les vertus collectives. C'est également payant puisqu'à la suite d'une succession de petites passes, Anthony Forest arrive lancé et laisse sur place toute l'arrière-garde du Stade, statufiée (23-20, 66e). C'est mérité pour Bourgoin, qui, sans la maladresse de Laloo ou Boyet (deux pénalités et deux drops ratés à ce moment du match) serait devant au tableau d'affichage.

Hernandez ne s'embarrasse pas de ces comptes d'apothicaire et redonne un peu d'air aux siens (26-20, 74e) avant de priver Bourgoin du bonus (29-20, 78e) grâce à une nouvelle réussite au pied. Alors que la boîte à gifles est de sortie aux quatre coins du terrain en cette fin de match, l'Argentin sort un dernier tour de son chapeau, sous la forme d'une passe transversale au pied qui envoie Bergamasco en terre promise (34-20, 80e). Fin de la représentation. On attend désormais que le soliste soit un peu plus épaulé lors des prochains matchs.

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