Révolte ou révolution?

Par Rugbyrama
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Lanterne rouge du Top 14 après sa quatrième défaite en quatre matchs samedi soir, Brive est au plus mal. Patrick Sébastien ne va pas tout changer. Mais le président du CABCL attend une réaction de ses hommes dans les semaines à venir. Sinon...

Brive est dans le rouge. Plus que jamais. Match après match, le club corrézien n'en finit plus de s'enliser. Face à Montpellier, le CABCL a subi samedi sa 4e défaite en autant de journées, la troisième à domicile. Un échec d'autant plus inquiétant que les Héraultais n'avaient plus signé la moindre victoire à l'extérieur depuis deux ans et demi. Bons derniers du Top 14, les Brivistes vont maintenant se déplacer à Dax puis à Perpignan. Autant dire qu'après six journées, ils pourraient toujours se retrouver sans une seule victoire au compteur avec, déjà, un pied dans la tombe.

Si le constat chiffré est catastrophique, la manière est au moins aussi inquiétante. Brive ne joue pas mal. Brive ne joue pas du tout. Surtout à domicile. Ce fut criant samedi contre Montpellier. "On a joué la peur au ventre, confesse Jean-Baptiste Péjoine, le demi de mêlée du CAB. Quand on joue à la maison, on subit une grosse pression et vu nos résultats, cela ne va pas s'arranger lors des prochains matches. C'est une habitude depuis plusieurs saisons." La saison dernière, le mal était effectivement identique.

Un homme en colère

Une telle paralysie chronique, associé à des problèmes dans la conquête (Brive a énormément souffert en mêlée), explique en grande partie les difficultés actuelles des Limousins. Une réaction s'impose, à l'évidence. La tentation de se lancer dans un grand nettoyage est souvent de mise dans ce genre de situation, mais Patrick Sébastien ne veut pas s'y résoudre. Plus qu'une révolution, propice à semer encore plus le désordre qu'à le disperser, le président en appelle à une révolte. "On ne changera pas d'entraineur, on va se débrouiller avec l'effectif qu'on a. Si nous devons changer quelque chose, ça sera les hommes sur le terrain pour qu'ils se conduisent mieux", prévient-il.

Sébastien est un homme en colère. Il n'a pas goûté l'attitude ses joueurs face au MHRC, leur incapacité à se dépasser dans l'adversité. Après avoir passé un terrible savon à ses troupes dans les vestiaires, il s'est montré plus mesuré sur la forme mais tout aussi déterminé sur le fond devant les journalistes. "Franchement, je préfère prendre 40 points avec des gamins que de voir ce que j'ai vu ce soir. Il faut que les hommes aient un comportement d'hommes", a-t-il assené.

Pour l'avenir, il assume par anticipation les éventuelles conséquences du désastre annoncé. "C'est vrai, on va tout droit en en Deuxième Division pour le moment. Si on doit y aller, on ira." Brive n'en est pas encore là. Mais le club, qui espérait vivre une saison plus calme que la précédente est parti pour galérer à nouveau. Alors qu'il souhaitait travailler dans la sérénité, il se voit déjà contraint d'éteindre le feu dans l'urgence. La priorité pour cette équipe, qui ne manque pourtant pas de qualités sur le papier, c'est de retrouver un minimum de confiance, afin d'exprimer son potentiel. Mais la confiance sans victoire, ça n'existe pas. Ca ne se décrète pas, ça s'acquiert. "Nous essayons de communiquer des valeurs de combat et de fierté et le message ne passe visiblement pas", conclut Sébastien. L'abattement n'est pas loin.

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