Perpignan, le grand huit

A la fin du match, les deux équipes étaient en rond, les joueurs de chacune d'entre elles serrés les uns contre les autres après l'énorme combat qu'ils venaient de livrer. Mais les mots n'étaient pas les mêmes. Alors que les Catalans exultaient, les Basques accusaient le coup. Car le BO sait que la qualification pour une demi-finale s'est un peu plus éloignée samedi en Catalogne. Les Biarrots comptent désormais huit points de retard sur les Perpignanais. Et si Castres venait à faire un coup (le même qu'il a fait à Clermont vendredi) contre Toulouse mercredi pour son match en retard, ils glisseraient à la sixième place du classement. Bref, sale après-midi pour le BO.

Grand moment pour l'Usap en revanche, qui n'a pas raté son premier match dans un stade Aimé-Giral rénové. Les 14 493 spectateurs (un record) ont apprécié la victoire de leurs protégés, qui ont bien fait les choses en privant leurs concurrents directs pour les demies du bons défensif. En mettant fin à une série de sept défaites consécutives contre le BO, Perpignan s'est ouvert une voie royale vers les phases finales.

Deuxième mi-temps perpignanaise

L'après-midi a été bon décidément puisque l'enjeu n'a (pour une fois) pas nuit au jeu. Malgré les incidences de cette rencontre et le combat acharné tant attendu, les deux équipes ont attaqué à tout va, offrant à Aimé-Giral un spectacle digne de deux des meilleures équipes françaises. Il manquait souvent la finition certes, mais les intentions étaient là, même s'il n'y eut qu'un essai. Cet essai, c'était le tournant du match. Il était signé Nicolas Durand, au terme d'un exploit personnel de 40 mètres dès le retour des vestiaires (43e).

Après une première demi-heure de jeu biarrote marquée par la domination du BO dans la possession de balle et sur les touches (quatre ballons perdus par l'Usap sur les lancers de Tincu), les Perpignanais avaient définitivement pris les choses en main (13-3). Car les Basques n'avaient pas profité de leurs temps forts pour scorer. Les locaux, eux, ne s'étaient pas gênés pour le faire. Ils menaient ainsi 6-3 à la mi-temps après un essai refusé par M. Matheu.

Biarritz tentait de revenir toute la deuxième période mais l'essai de Durand lui coupait son élan. Trop fébrile malgré ses velléités offensives, il s'empalait sans cesse sur la défense catalane. Et face à des Perpignanais qui avaient réglé leurs problèmes en touche, ils ne pouvaient plus faire grand chose. Montgomery aggravait même le score à la 66e (16-3) alors que les Biarrots ne voyaient plus le ballon. Le score n'évoluait plus jusqu'au coup de sifflet final. Aimé-Giral explosait de joie, les Biarrots explosaient tout court.