Malzieu : "Les autres sont meilleurs"

Comment abordez-vous la finale de samedi ?

J.M. : Ce que je peux dire, c'est qu'on ne veut surtout pas que la défaite en finale se reproduise. J'étais abattu l'année dernière. J'ai passé une voire deux semaines… (il hésite) à me noyer dans l'alcool avec des copains. Cela m'a pris du temps pour m'en remettre. C'est pourquoi cette saison, l'objectif était de battre tout le monde. Toulouse y compris. On est serein, on respecte les Toulousains. Ils ont une bonne équipe, de très bons joueurs, mais il faut rester zen. Bien sûr, la pression monte d'un cran pour la finale, mais il ne faut surtout pas de pression négative. Il faut y aller libérés.

Samedi, vous étiez porteur d'eau sur le banc clermontois. Comment fait-on pour mettre son ego de côté et ne penser qu'au groupe ?

J.M. : Je ne vais pas mentir, j'aurais préféré jouer. On m'a proposé d'être porteur d'eau, j'ai accepté. Je préfère avoir fait ça plutôt que d'être dans les tribunes. J'ai pu distiller des petits conseils aux arrières, notamment sur le replacement et sur la façon de jouer des Perpignanais. Je n'ai rien dit de magique, mais ils ont senti que j'étais avec eux. Sur l'ego, il est clair que ça fait mal. Après le Tournoi des VI Nations, ma blessure m'a anéantie. J'ai passé deux mois et demi sans rien faire. C'est pas évident à vivre. Je n'ai pas réussi à retrouver la confiance et je crois honnêtement que les mecs qui jouent aujourd'hui ont meilleurs. Mais j'apporte quand même des choses au groupe, de l'opposition, des actions, des comportements.

Est-ce que vous communiquez avec Vern Cotter sur votre cas personnel et ses décisions de ne pas vous titulariser ?

J.M. : Non (il prend un temps). Je n'en ai pas parlé avec le coach. Avec Anthony (Floch, ndlr), on en a parlé longuement ces derniers temps. On ne se faisait pas de fausses idées, on savait que l'un de nous deux ne serait pas sur la feuille de match et c'est moi qui suis passé à la trappe. J'aurais voulu des explications concrètes. Mais c'est au coach de venir me voir. Il est plutôt discret, moi aussi donc nous n'en avons pas parlé. De toute façon, je sais ce qu'il me dirait, c'est à dire que les autres sont plus performants.

Pouvez-vous approfondir sur votre fin de saison chaotique après votre blessure ?

J.M. : Je croyais pouvoir jouer ces phases finales. J'ai joué 20 minutes contre Brive, un peu à Montauban, à Bayonne, contre Dax. Je recommençais juste un peu à revenir et les demi-finales sont arrivées trop tôt. Pourtant, je n'ai pas d'état d'âme. C'est le coach qui décide et comme je l'ai dit, les autres sont meilleurs. On va essayer de gagner ce bouclier et après je vais me vider la tête en vacances. Je reviendrai à fond pour la saison prochaine. C'est ma septième saison à Clermont et c'est une grande fierté de jouer ici (Julien Malzieu est originaire du Puy-en-Velay en Auvergne, ndlr). J'espère rester de longues années à Clermont. Après, si pendant deux ou trois saisons je ne joue que quelques matchs, je pourrai partir pour avoir du temps de jeu. Pour l'instant ce n'est pas du tout à l'ordre du jour. J'avoue être impatient que la saison se termine, j'ai hâte d'être à la saison prochaine.

Peut-on dire que la concurrence est saine à Clermont, et plus particulièrement avec Napolioni Nalaga ?

J.M. : Oui, sans langue de bois oui. Si je faisais mon petit con, je ne lui parlerais pas, je ne lui ferais pas profiter de tuyaux ou de combinaisons. Je ne suis pas comme ça et franchement je m'entends bien avec lui. Il est meilleur sur la fin de saison, il n'y a pas de problème. C'est le jeu, j'en connaissais les règles.