Le paradoxe dacquois

Dax est un curieux avant-dernier du championnat. Cette position de relégable est un paradoxe par rapport aux prestations des Dacquois, notamment à l'extérieur. Lors de leurs trois derniers déplacements les Landais ont réussi à accrocher trois de bonus défensifs. Un capital, certe petit, mais toujours intéressant dans la course au maintien. Pourtant, le sentiment qui prédomine dans les rangs de l'USD n'est pas la satisfaction. Le dernier échec d'un point à Montauban (12-11), après les défaites 22-19 à Paris et 24-17 à Albi, laisse un goût amer à Christophe Milhères : "Cela nous laisse beaucoup de regret. A l'extérieur, nous n'avons pas de pression et nous y allons pour gagner. On s'était donné les moyens de réussir à Montauban, mais nous commettons encore quelques petites erreurs. Mais quand nous avons revu ce match à la vidéo, on se dit que nous sommes dans le vrai."

A trois reprises, Dax aurait pu accrocher un joker important dans la course au maintien. Une carte maîtresse qui aurait pu libérer les joueurs de Christophe Milhères : "A l'extérieur, les joueurs se lâchent. Quand nous jouons à domicile, ils se crispent car nous avons le couteau sous la gorge." Un changement d'attitude paradoxal tant les Dacquois savent séduire les observateurs avec leurs prestations loin du stade Maurice-Boyau. "Ce sont les journalistes qui disent que nous sommes bons devant et bons derrière" reprend le coentraîneur, "Nous avons montré quelques qualités mais, si nous arrivons à franchir le premier rideau défensif, nous avons encore beaucoup de mal dans la finition. Nous devons être plus performants près des lignes."

Arrêter de laisser des occasions en route pour ne pas revivre la même mésaventure que face à Brive lors de la dernière rencontre à domicile (défaite 19-27), voici le leitmotiv de l'US Dax. Samedi, face à Bourgoin, les Dacquois doivent l'emporter pour rester dans la course au maintien. Pour ce rendez-vous déjà capital, Christophe Milhères sera privé de son pilier Julien Brugnaut : "C'est difficile de ne pas l'avoir mais nous faisons confiance à nos piliers. Etre international est la plus belle des choses", admet celui qui a connu une cape en 2001, "sa sélection donne une bonne image du club et, quand il reviendra à Dax, il aura acquis de l'expérience qu'il pourra transmettre aux autres." Un petit peu d'expérience qui pourrait faire la différence dans les fins de rencontres, pour l'instant si cruelles.