Le BO et ses maux

Une victoire 9-6 à domicile contre Paris n'aurait pas fait lever Aguilera en temps normal. A la grande époque, les Biarrots ne se seraient sûrement pas satisfaits d'un succès étriqué, contre le champion de France soit-il. Mais tout est différent cette saison, et c'était un grand sentiment de soulagement qui régnait après la rencontre.

Parce que s'ils ont assis leur quatrième place au classement avec cette victoire (et leurs bons résultats à l'extérieur cette saison), les Basques ont du mal à domicile depuis le début du championnat. Leur dernière sortie à Aguilera s'était même terminée sous les sifflets (victoire contre Dax 13-7). Cette fois, c'est sous les acclamations du public qu'ils sont rentrés aux vestiaires. Parce que les Biarrots ont envoyé du jeu comme rarement ils l'ont fait cette saison. Et réagi après le non-match à Bourgoin dimanche dernier. C'est ce que retenait l'entraîneur des arrières Jack Isaac : "Je suis marqué par le changement d'attitude des joueurs. C'était le jour et la nuit par rapport à Bourgoin. Nous avons manqué quelques occasions d'essai, c'est vrai, mais ce match peut peut-être constituer le déclic que nous attendions. Il fait vraiment du bien au moral en tout cas."

Stérilité offensive

Un déclic ? Les joueurs se montraient plus mesurés. "Je ne crois pas non, on ne peut même pas parler de match référence parce que nous n'avons pas marqué d'essai, pointe Dimitri Yachvili. Dans la gestion et l'agressivité, c'est plus que positif, mais il va falloir marquer maintenant." Le demi de mêlée a, comme tout le monde, été marqué par ces sept occasions d'essais ratées malgré l'outrageuse domination de la deuxième mi-temps. Biarritz, seulement 12e attaque du Top 14 avec 159 points inscrits, a fait preuve d'un manque de réalisme inquiétant, toujours gêné par une approximation, un en-avant ou un mauvais choix au moment d'aller à dame. "Je ne sais pas trop comment l'expliquer, reprend l'international. Par un manque de réussite sûrement, et de confiance aussi. Mais "Zi" (Takudzwa Ngwenya, NDLR) échappe deux ballons sur l'aile… S'il va au bout, le match est différent, ça tient à rien."

Certes. Mais du coup, le BO ne s'est pas complètement rassuré. "Nous sommes frustrés, reconnaissait Serge Betsen. Marquer ces essais nous auraient peut-être libérés." Car la machine basque semble toujours bridée... Cette victoire a fait beaucoup de bien mais elle n'a pas soigné tous les maux biarrots. Biarritz, au moment d'entamer un mois de mars compliqué, rythmé par trois déplacements à Castres, Albi et Toulouse, attend toujours son match référence.