L'ombre d'un doute

Par Rugbyrama
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Balayé à Bayonne samedi (36-8), Clermont traverse une période de flottement depuis plusieurs semaines. Rien de catastrophique pour l'heure, mais le signal d'alarme est tiré. Car le leader a perdu de sa superbe. Pas au meilleur moment...

Vern Cotter est un calme. Après les plus belles victoires, comme dans les défaites les plus ternes, l'entraîneur de Clermont ne verse jamais dans l'excès. Samedi soir, dans les travées de Jean-Dauger, le technicien néo-zélandais a donc masqué sa colère. Pourtant, derrière le masque, par-delà la façade, le boss avait du mal à cacher sa déception. On le comprend. Clermont a peut-être livré au Pays basque son plus mauvais match depuis son arrivée en Auvergne. La première période, notamment, fut d'une rare indigence, offensive et défense.

Sur un plan comptable, ce revers, le plus large depuis août 2006 pour les Clermontois (défaite 45-13 à Paris), n'a absolument aucune conséquence. Déjà qualifiée pour les demi-finales, quasiment assurée de la première place, l'ASMCA n'a plus rien à jouer de concret en cette fin de phase régulière. Voilà, peut-être son vrai problème, d'ailleurs, car depuis qu'ils n'ont plus rien à espérer ni à craindre, les Jaunards semblent avoir perdu le fil de leur jeu. Le glissement, d'abord imperceptible, s'est matérialisé au fil des matchs. Résultat, Clermont reste tout de même sur trois défaites lors des six dernières journées.

Cotter: "C'est dans la tête"

Jusqu'ici, personne ne s'était vraiment inquiété. On parlait d'un relâchement, finalement assez compréhensible. Puis l'argument d'un gros travail physique, afin d'atteindre un pic de forme au moment des demi-finales, a été avancé. Sauf qu'à deux semaines de ce rendez-vous crucial, Clermont semble plus emprunté que jamais. La bouillie de match de Bayonne fait donc monter d'un cran le niveau d'alerte. "On a fait n'importe quoi, témoigne Mario Ledesma dans La Montagne. J'espère juste que ce n'est pas grave ," soupire le talonneur argentin, qui se pose donc la question.

Plus que technique ou physiquement, l'explication de cette explosion en plein vol est sans doute mentale. Clermont finit par trouver le temps long. "Le physique n'y est pour rien, assure Vern Cotter. C'est dans la tête. On a simplement été dominé du début à la fin du match et on n'a pas existé. Le score fait très mal, mais il faut vivre avec et l'accepter. On va regarder tout cela de plus près dès lundi. Il doit y avoir une remise en question en début de semaine..."

C'est effectivement l'heure d'une mise au point, rendu nécessaire par les récents errements. Avant d'aborder l'ultime journée de la première phase, le leader est presque le moins fringant des quatre demi-finalistes. Toulouse a retrouvé le sourire en étrillant Bourgoin, laissant derrière lui le douloureux souvenir de sa finale européenne perdue. Sans briller, Paris se reconstruit doucement. Et Perpignan, désormais officiellement qualifié, aborde le sprint final avec la fraicheur de celui qui n'a rien à perdre. Et voilà que Clermont, si dominateur, tellement au-dessus de la mêlée au coeur du printemps, voit poindre des doutes qui ne l'avaient jusqu'ici même pas effleurés.

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