Castres n'abdique pas

Ces Castrais ont de la ressource. Battus à domicile par Montpellier puis d'un cheveu à Perpignan, ils semblaient avoir tiré un trait sur les demi-finales. Mais le CO a tout relancé vendredi en venant s'imposer à Bourgoin (12-14). Les hommes d'Alain Gaillard reviennent à seulement deux points de Perpignan. Si le dernier carré sera difficile à atteindre, l'Europe se rapproche considérablement. Bourgoin s'en est en revanche éloigné sans doute définitivement après cette quatrième défaite de la saison à domicile. Pierre-Rajon, jadis terre imprenable, est devenue bien accueillante pour les visiteurs. La fin de saison risque d'être longue dans l'Isère...

A la mi-temps de ce match d'ouverture de la 18e journée, nous étions pourtant bien loin d'un dénouement aussi catastrophique pour le CSBJ, qui menait alors 12-0. Les Berjalliens, déterminés sous une pluie battante, avaient pris ce match par le bon bout. Dès le coup d'envoi, une chandelle de Benjamin Boyet mettait au supplice la défense castraise et Mickael Forest inscrivait le premier essai en force au terme d'une longue séquence (3e).

Teulet mieux que Lagardère

Incapable de mettre sa conquête à l'endroit, trop passif, Castres manquait par ailleurs de réussite au pied, avec deux échecs de son buteur de Romain Teulet. Sans être exceptionnels, les Ciel et Grenat menaient bien leur barque. A la demi-heure de jeu, un bel enchainement du pack expédiait Rémy Vigneaux à l'essai. Cette fois, la transformation de Boyet ne passait pas. A cet instant, difficile d'imaginer à quel point ces deux points allaient manquer à Bourgoin en fin de rencontre...

Le deuxième acte, véritable négatif de la première période, voyait les Castrais revenir dans la partie avec un esprit beaucoup plus conquérant. Au terme d'une phase de domination de dix minutes, l'ailier Mathieu Bourret subtilisait la balle à la mêlée berjallienne contenue à quelques mètres de sa ligne et s'en allait tranquillement réduire le score. Un coup de filou de l'ancien Catalan qui eut pour effet de tétaniser le CSBJ, à nouveau tenaillé par ses vieux démons.

Et ce qui devait arriver arriva. A dix minutes de la fin du match, après une percée de Kefu relayé par McIntyre, Senio à peine entré en jeu offrait l'égalisation à l'ailier Laloa Milford. Romain Teulet, pourtant complètement excentré, donnait un avantage définitif aux siens à neuf minutes de la fin du match. Il y a une semaine, à Perpignan, Anthony Lagardère avait échoué exactement au même endroit pour arracher le nul. Les Castrais ont gagné le droit de rêver encore. Dans deux semaines, après la trêve, ils recevront Toulouse pour un match de gala, avec plus d'enjeu qu'ils n'auraient osé l'espérer en début de saison...