Porical, pur produit catalan

Il était passé inaperçu. Aucune sélection chez les moins de 19 ans, ni chez les moins de 21 ans. Jérôme Porical a fait parler de lui pour la première fois lors du stage de pré-saison. Une dépêche est tombée dans toute les rédactions quelques jours avant la reprise du Top 14. Elle ressemblait à cela : "Jérôme Porical, jeune arrière de Perpignan, est indisponible pour six mois en raison d'une rupture des ligaments croisés du genou gauche." Une blessure a vous dégoûter du rugby. "C'était très dur, admet-il aujourd'hui, j'ai beaucoup douté." Pendant six mois, il est écarté des terrains.

Il doit attendre le 14 avril dernier pour jouer son premier match avec la grande équipe de l'Usap. Depuis début mars, il reprend l'entraînement et il piaffe d'impatience. Face à Montauban, Jérôme Porical est titulaire avec le numéro 15 dans le dos de son maillot sang et or. Un maillot que son père et son grand-père connaissent bien. Ils l'ont endossé avant lui. Premières minutes en Top 14 et premières sensations : "J'ai été marqué par le physique des joueurs et par la rapidité du jeu." Première sortie, première victoire, c'est plutôt rassurant et encourageant.

Il est donc reconduit à son poste pour affronter Biarritz samedi dernier à Aimée-Giral. C'est sa grande première dans le temple du rugby catalan. Formé à l'école de rugby de l'entente de la Têt jusqu'à 13 ans avant de rejoindre l'Usap, il attend ce moment avec impatience. Pour sa grande première, il a droit à des champions de France qui ne veulent pas mourir. Dans une partie très tactique, le jeu au pied et le calme du jeune arrière font sensation. La volonté de vivre des Basques a tout de même raison d'une équipe perpignanaise qui n'arrive pas à s'affranchir. "Pour ma première à Aimé-Giral, je suis très déçu car l'ambiance était extraordinaire." Cette défaite, cruelle pour les anciens de l'équipe qui veulent partir par la grande porte, fait pourtant partie intégrante de son apprentissage.

Un apprentissage qu'il doit donc faire sur le tas. Il n'a pas eu droit au cocon des sélections nationales juniors : "Quand j'étais en moins de 19 ans je jouais ouvreur et devant moi il y avait Lionel Beauxis et Benjamin Dambielle. Après je me suis positionné à l'arrière mais en moins de 21 ans j'étais barré par Maxime Médard ou Florian Denos. Il n'y avait que des sacrés clients mais je ne me suis jamais pris la tête sur le fait que je n'étais pas sélectionné. Ce n'est pas un souci car beaucoup de grands joueurs ont réussi leur carrière sans être passés par là." Jérôme Porical est plus traumatismé par la défaite face au BO que par un manque de reconnaissance nationale. En vrai catalan, l'important est pour lui de faire gagner L'Usap.