Paris implacable

TOP 14 - 11e JOURNEE

STADE FRANCAIS - BIARRITZ : 22-16

Paris, si froid, si destructeur, a presque réussi à gâcher sa propre fête. Tout avait été pourtant soigneusement préparé par Max Guazzini et les siens pour célébrer son équipe, et le rugby en général. Du concert de gospel à un show de motocross en passant par l'arrivée kitschissime par les toits d'un ange porteur du ballon du match, le spectacle était partout. Sauf sur la pelouse. Le Stade Français était tout simplement trop fort.

La fête était cependant placée sous les meilleurs augures par Julien Saubade, parfaitement lancé par Hernandez puis Dominici, et qui aplatissait victorieusement derrière la ligne dès la 5e minute. David Skrela transformait et déjà les Parisiens, dans leur fameux maillot bleu à fleurs de lys, imposaient leur loi (7-0, 6e). Et s'ils laissaient la possession et l'occupation du terrain aux Basques, les hommes de Galthié se montraient d'un réalisme effrayant dès qu'il s'agissait d'engranger des points. Dans le rôle de l'expert comptable, Skrela ne laissait rien passer (10-0, 8e), si ce n'est une riposte de Dupuy (10-3, 10e), avant de reprendre sa collecte (16-3, 29e).

Skrela aux deux visages

Dupuy stoppait un temps l'hémorragie mais l'ouvreur du Stade, en état de grâce, passait deux drops en deux minutes (35e et 36e) pour porter les siens largement hors de portée à la pause (22-6). Un score plutôt flatteur pour les coéquipiers d'Auradou, réalistes en diable. La seconde période allait voir la montée en puissance de ces derniers, même si Skrela, abandonné par la réussite, ne parvenait pas à concrétiser l'énorme emprise des siens. Sans paniquer, les défenseurs du Stade brisaient les tentatives basques avec une constance décourageante.

Il fallait un placage retourné de Dominici sur Dambielle pour faire rugir d'aise les spectateurs du Stade de France. Et un carton jaune donné à Blin pour permettre enfin à Biarritz de percer le coffre-fort. Une énorme poussée des avants permettait ainsi à Noirot d'aplatir en force dans l'en-but parisien. Dimitri Yachvili, entré en jeu, transformait (22-13, 76e) puis passait une pénalité (22-16, 78e), donnant quelques sueurs froides aux supporters des joueurs de la capitale. Mais leur domination était telle qu'elle ne pouvait souffrir d'une plus grande contestation et l'arbitre les délivrait d'un doute inutile.

DECLARATIONS :

David Auradou (capitaine du Stade Français):

"C'est bien d'organiser ce genre de rencontre. Mais pour nous joueurs ce qui prime, c'est la victoire. Alors même si on se délocalise, on joue à domicile et on n'a pas le droit de faire un faux pas. On l'a évité en commençant bien la partie. Heureusement d'ailleurs, car on a souffert dans les 20 dernières minutes."

Peter De Villiers (pilier du Stade Français):
"Le faux pas à Montauban est effacé. C'était important en vue de la Coupe d'Europe qui arrive de ramener une bonne victoire. Ce n'était pas facile car on avait deux joueurs qui n'étaient pas habitués à jouer en 3e ligne. Ce qui est dommage, c'est que maintenant, on devrait perdre encore un joueur avec Shaun Sowerby (blessé à la jambe gauche)."

FICHE TECHNIQUE :

Les points:

Stade Français: 1 essai Saubade (5), 1 transformation Skrela, 3 pénalités Skrela (7, 24, 28), 2 drops Skrela (35, 36)

Biarritz: 1 essai Noirot (75), 1 transformation Yachvili, 3 pénalités J. Dupuy (9, 30), Yachvili (77)

Exclusions temporaires:

Stade Français: Blin (74)

Les équipes:

Stade Français: Hernandez - Saubade, Glas, Messina (Corleto 59), Dominici - (o) Skrela (Beauxis 59), (m) Fillol - Du Plooy, Sowerby (Samo 43), Kayser (Blin 61) - Marchois, Auradou (cap/M. James 76) - De Villiers (Roncero 53), Szarzewski, Marconnet (De Villiers 72)

Biarritz: B. Dambielle - Gobelet, Bidabé (Peyrelongue 61), Cabannes, Bobo (Marlu 58) - (o) Traille, (m) J. Dupuy (Yachvili 68) - Hall (Dridi 50), Harinordoquy (Denoyelle 55), Betsen - Carizza (Couzinet 40), Thion (cap) - Wessels (Avril 60), Noirot, Lealamanua