Paris en veut plus

Jusqu'ici, tout va (très) bien. Seule équipe invaincue, 23 points empochés sur 25 possibles, meilleure attaque (presque 41 points de moyenne par match): le Stade Français a réussi un début de saison quasi parfait. "Notre premier objectif de la saison, c'était d'arriver au match de Toulouse avec le maximum de points engrangés. De ce point de vue, le tableau de marche est positif", souligne le capitaine, David Auradou.

Seul bémol: hormis à Castres (victoire 26-16) et Narbonne (33-24), les Parisiens n'ont jamais rencontré de franche opposition. Puisque Montpellier (52-20) et Bayonne (48-29) sont venus à Paris sans ambition, alors que Clermont, balayé (45-13), avait déplacé ses meilleurs réservistes. "Je ne sais pas si le match face au Stade Toulousain arrive au bon moment. En tous cas, c'est bien de s'étalonner face à un autre prétendant aux titres français et européen", glisse Christophe Dominici, qui sera titulaire pour la première fois de la saison, au sein de la ligne d'attaque conduite par Lionel Beauxis.

"Un match comme les autres"

Cette envie de savoir se double d'une motivation particulière. Même s'ils affirment que la défaite est digérée, les Parisiens ressassent encore leur élimination (9-12) en demi-finale du Top 14, le 3 juin à Lyon. "C'est un peu l'histoire du chien qui se mord la queue, rigole le troisième ligne Rémy Martin. Avec les Toulousains, on a toujours une revanche à prendre par rapport à un match perdu. Mais une défaite en demi-finale, cela laisse des traces dans la carrière d'un joueur".

"Ce match, on l'avait perdu nous-mêmes parce que l'on n'avait pas su marquer à certains moments, se souvient le co-entraîneur Fabrice Landreau. Mais en termes de stratégie, d'état d'esprit et de pression physique, cela répondait à ce que l'on s'était fixé". Trois mois plus tard, les Parisiens confessent avoir retrouvé leurs capacités athlétiques, mais déplorent quelques faiblesses en conquête, notamment en touche. "Nous ne sommes pas encore entrés dans les détails , avance Fabrice Landreau. Depuis le début de la saison, nous nous efforçons d'abord de huiler le collectif. Nous nous pencherons ensuite sur la conquête".

L'accumulation des matches permettra peut-être aux joueurs de retrouver certaines automatismes, et aux entraîneurs de dégager une... équipe-type, concept visiblement banni pour l'instant, puisque 33 joueurs ont porté le maillot parisien lors des cinq premiers matches. "Le match face au Stade Toulousain ne sera pas un match de synthèse, prévient Landreau. C'est le sixième match du Championnat, un match comme un autre, même s'il existe une rivalité sportive entre les deux équipes. De toute façon, on ne va pas au Stadium pour perdre des points en route ou être humiliés. On y va pour être respectés".

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