Dominici: "On va faire corps"

Par Rugbyrama
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Christophe Dominici peut glaner samedi un 5e Brennus avec le Stade Français face à Clermont. Mais pour l'ailier international, la tâche s'annonce difficile, vu la valeur de l'adversaire et des blessures qui handicapent le groupe parisien. Pour compenser,

Paris joue toute sa saison sur un match samedi. Comment abordez-vous cette échéance forcément spéciale?

Christophe Dominici.- On a eu un long championnat dont on est sortis premiers, mais malheureusement nous ne sommes pas champions de France. Il restait deux matchs à gagner, nous en avons gagné un, il en reste un autre. Clermont est dans la même situation. C'est un match de Coupe de France, où l'état d'esprit peut prendre le dessus sur le jeu. Il faudra faire preuve de plus de solidarité encore, et d'une grande humilité, car nous savons que ce sera difficile. Si on arrive à reproduire la même performance que samedi en défense, on aura peut-être une chance de les inquiéter.

Une finale, est-ce vraiment un match pas comme les autres?

C.D.- Oui, c'est toujours particulier. Il ne faut pas la jouer avant. Tout est important. Le premier plaquage, la première mêlée. Une finale, c'est faire douter les uns, et donner de la confiance aux autres. Une finale, il faut la gagner et c'est tout. J'en ai joué beaucoup. J'en ai gagné, j'en ai perdu. Avec le recul, je peux vous dire qu'il vaut mieux les gagner!

L'évènement provoque-t-il un stress particulier?

C.D.- Non, pas du tout. C'est du bon stress. Il y a beaucoup d'équipes qui souhaiteraient être à notre place et à celle de Montferrand. Mais il ne peut y en avoir que deux et samedi, il n'en restera qu'un.

Que vous inspire cette équipe de Clermont?

C.D.- Sur ce que j'ai vu en demi-finales, ils sont meilleurs que nous. Ils restent sur une performance énorme contre Toulouse. On ne bat pas Toulouse comme ça, surtout que le Stade restait sur une belle série. Ce que je vois, c'est que l'équipe type de Montferrand n'a perdu qu'un seul match cette saison, à Toulouse. Son XV de départ est donc en pleine confiance. Leur entraîneur leur a permis d'exprimer tout leur potentiel. Ils ont un gros paquet d'avants, mais ça, ils l'ont toujours eu. La différence, c'est cette confiance, collective et individuelle. Pierre Mignoni, par exemple, a pris une nouvelle dimension.

Il y a aussi Aurélien Rougerie, que vous connaissez bien. Il a fait basculer la demi-finale contre Toulouse. Quel regard portez-vous sur lui?

C.D.- Il n'y a que vous pour avoir découvert qu'il est bon à Marseille. Il marque un essai alors on dit "il est bon." Aurélien, il a 24 ou 25 ans et plus de 40 sélections en équipe de France. Ça prouve sa qualité. On ne s'impose pas comme ça si on n'a pas de talent. Ce n'est pas cet essai qui le révèle. C'est un finisseur, il va vite, il est costaud. Il commence à gommer ses toutes petites lacunes, que le staff de l'équipe de France lui reprochait, sur son positionnement défensif notamment. Il a étoffé son jeu. C'est un grand joueur.

Le genre de joueurs capable d'être décisif...

C.D.- Vous savez, il faut être décisif en finale. Si on est décisifs en demi-finale, ça ne sert à rien et personne ne s'en souvient. A nous de faire en sorte qu'il ne soit pas décisif contre nous. S'il réédite le même exploit que contre Toulouse, ce sont eux qui seront champions de France.

Toulouse a tout de même montré la voie pendant près d'une heure, non?

C.D.- Pendant 55 minutes, ils ne sont pas bien. Puis l'exploit de Rougerie a tout changé, la fébrilité a changé de camp et Clermont n'a plus rien lâché à partir de là. Il faudra être organisés, ne pas manquer les plaquages et surtout prendre les points quand ils se présentent. C'est une tâche très difficile qui attend le Stade Français. A nous d'être plus forts qu'eux au niveau de l'état d'esprit surtout.

Cet état d'esprit est d'autant plus nécessaire compte tenu des blessures qui ont décimé le groupe?

C.D.- Sans doute. Quand on a une première ligne internationale absente, ça complique forcément les choses. Il y aussi Blin, le petit Messina, on perd Corleto... On fait avec. Ils ont la chance de pouvoir aligner leur équipe type. Pas nous. Il faut bien compenser. On va faire corps. Jusqu'ici, on a plié, mais on n'a jamais rompu.

Vous avez été 26 fois leaders, vous avez beaucoup de blessés et vous n'avez rien gagné depuis trois ans. Tous ces éléments donneront-ils une saveur spéciale à un éventuel sacre samedi?

C.D.- Pas forcément. Ce titre ne sera pas plus beau que les autres. Je crois que le plus beau, c'est celui de 2000, parce nous étions en auto-gestion. Après, ils sont tous particuliers. Un titre, une saison, c'est une histoire, faite de hauts et de bas. C'est toujours beau. Je le répète, une finale, ça se gagne, ça ne se perd pas.

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