Le paradoxe parisien

Par Rugbyrama
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Le Stade Français n'a jamais quitté la première place cette saison pendant 26 journées. Cela ne suffit pas à en faire l'incontestable favori pour le Bouclier de Brennus à l'heure d'aborder les demi-finales. La faute, notamment, à une infirmerie qui débord

26 journées, 26 fois leader. Fabien Galthié n'a eu de cesse d'insister sur cet exploit statistique samedi soir à Agen. Difficile, il est vrai, de prétendre que la première place du Stade Français, la seule que le club a connue en dix mois, n'est pas méritée à l'issue de la saison régulière. Impérial à la fin de l'été et au début de l'automne, où son jeu faisait merveille, Paris avait pris suffisamment de marge pour ne jamais être rejoint, même si Toulouse est venu mourir à un petit point. La seconde moitié de saison a certes été moins éclatante que la première (37 points lors de la phase retour contre 50 lors des matchs aller), mais les hommes du président Guazzini, sur l'ensemble du championnat, ont bien été les meilleurs.

Comment expliquer, dès lors, que le club de la capitale ne rallie pas tous les suffrages à l'heure d'aborder les demi-finales? Pour des raisons extérieures d'abord, qui tiennent essentiellement à la forme printanière d'un Stade Toulousain redevenu lui-même. Beaucoup ne jurent plus en ce mois de mai que par ce Stade pourtant critiqué comme jamais il n'y a pas six mois. L'observateur est versatile. Il est vrai cependant que la tendance est autrement plus favorable aux Toulousains aujourd'hui qu'en décembre dernier. Au meilleur moment pour eux. Une trajectoire idéale, presque inverse à celle des Parisiens.

Le système plus fort que les hommes?

Au-delà des atouts indéniables des trois autres prétendants, c'est bien du coeur même de la mécanique parisienne que proviennent les principales sources de doutes à son égard. Le Stade Français va en effet aborder cette phase finale privé de nombreux atouts. Sa première ligne titulaire (Marconnet-Szarewski-De Villiers) n'est plus là. Saison terminée. Idem pour le flanker Shaun Sowerby. Boela Du Plooy, considéré par Galthié comme son meilleur deuxième ligne de la saison, reviendra, au mieux, pour une éventuelle finale. C'est à peine mieux derrière. Geoffroy Messina est lui aussi sur le flanc et, comme si ça ne suffisait pas, Ignacio Corleto s'est blessé à l'épaule gauche. L'Argentin est lui aussi en vacances anticipées.

Pour un prétendant au titre, cela fait tout de même beaucoup. "On bricole plus qu'on s'entraine vraiment", regrettait Fabien Galthié après la victoire contre Perpignan il y a deux semaines. Son talonneur Mathieu Blin n'y voit pourtant pas que des inconvénients. Entre schémas de jeu parfaitement rodés et une solidarité à toute épreuve, il explique que Paris a du répondant. Et si les hommes importaient finalement moins qu'on ne l'imagine? "On nous disait au trou il y a trois semaines, notamment devant. Or cela fait maintenant deux belles sorties que l'on fait", souligne David Auradou, qui sort tout juste de l'infirmerie justement.

Après tout, Paris n'est pas si mal en point qu'on veut bien le dire. Alors que même Max Guazzini redoutait encore une non-qualification à deux journées de la fin, son équipe a affiché un sacré caractère dans l'adversité. Elle n'a perdu qu'un seul de ses huit derniers matchs de championnat, à Biarritz. A Armandie, face à des Agenais qui jouaient leur survie, les Parisiens ont joué en patrons. "C'était un match piège et difficile, dans des conditions météo délicates , note Fabrice Landreau. On n'a pas paniqué, on a fait preuve de maîtrise, mais on est aussi allé chercher cette victoire, et cela nous donne du moral pour la demi-finale." Jusqu'à preuve du contraire, Paris est bien numéro un. Il reste suffisamment de talent dans ce groupe, à commencer par celui du magicien Juan Martin Hernandez, pour sous-estimer ses chances.

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