Perpignan, la loi des mauvaises séries

Ils s'en défendent. A l'heure des interviews pour commenter la défaite, les Perpignanais en sont certains. Ils ne font pas de complexes devant l'équipe du Biarritz Olympique. C'est le sentiment des joueurs mais les statistiques n'ont que faire des sensations et renvoient à la froide réalité des chiffres. Ils sont éloquents. Six rencontres, six défaites. Cinq revers en phase régulière et un, sanglant, en demi-finale du dernier Top 14. Un bilan difficile à défendre même pour un politicien averti. Nicolas Laharrague s'y essaie : "Nous n'avons pas de complexes mais il faut reconnaître que les Biarrots savent bien nous manoeuvrer. Mais il faut croire que la prochaine fois, la rencontre basculera en notre faveur."

Rester optimiste, faire table rase du passé même récent et se projeter sur l'avenir. C'est une tactique qui a fait ses preuves. Nathan Hines, le deuxième ligne écossais, se veut plus fataliste qu'optimiste : "Je n'ai jamais gagné contre Biarritz. Nous avions l'opportunité de le faire aujourd'hui car nous étions bien dans les phases de conquête et nous asommes arrivés à les maintenir sous pression. Les Biarrots sont arrivés à marquer contre le cours du jeu et après ils étaient beaucoup plus dans le match mais n'avons jamais baissé les bras."

Quelques minutes après le coup de sifflet final, l'amertume est encore forte dans les rangs catalans. L'incapacité de battre le BOPB et le fait de sortir du carré de tête plombent l'ambiance dans les travées d'Aimée-Giral. L'affluence bien maigre lors de la réception d'après-match démontre toute la tristesse du peuple catalan contraint de s'agenouiller encore une fois devant les champions basques. Des Biarrots qui profitent de ce nouveau succès pour prendre la place de potentiel demi-finaliste jusqu'ici réservée à l'Usap. "Nous n'avons qu'un point de retard", relativise Christophe Manas, "Il reste trois matchs et nous allons nous battre jusqu'au bout." Une qualification de l'Usap, une élimination du BO, ce serait enfin un succès pour les Catalans.