BO: La fin des immortels

Par Rugbyrama
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Double champion de France en titre, le Biarritz Olympique avait peut-être fini par se croire intouchable. Comme le dit Jacques Delmas, les Basques prennent désormais conscience de leur vulnérabilité. Ils risquent aujourd'hui de rester aux portes du dernie

Ils avaient conclu 2006 à Aguilera sur un faux-pas coupable, mais limite excusable (16-21), face à un Toulouse rageur luttant pour sauver sa saison. Les Biarrots ont entamé 2006 par un revers logique (0-9) mais dommageable à Bourgoin. Un match typique à Pierre-Rajon: une suffocante pression du pack isérois, une mainmise sur la balle, le temps que le buteur du jour (Laloo suppléant Boyet blessé) fasse le trou 9-0. Puis une défense où le courage le dispute à la discipline, pour un cadenas final sur les velléités de révolte des visiteurs.

On repart de Bourgoin toujours mâché, souvent frustré. Pour le BO, malgré une présence au combat supérieure au match contre Toulouse, c'est aussi l'amer rappel que cette saison, l'intensité dans l'engagement et l'efficacité offensive ont du mal à s'enclencher ensemble, ou durablement. "La défaite nous fait du mal car elle fait ressurgir nos faiblesses actuelles dans le jeu et notre manque d'adaptation face à un adversaire qui exerce une forte pression", regrettait l'entraîneur Patrice Lagisquet, notant pourtant un certain mieux dans "l'état d'esprit".

"On se complique la tâche"

Une défaite sans bonus défensif, et des rivaux directs -Clermont, Toulouse, Perpignan- qui ramènent respectivement 4, 4 et 1 points de la 18e journée. Sale week-end pour le BO, désormais 5e à 3 points du 4e Perpignan, à 4 pts de Toulouse. Même s'il n'y a pas le feu. Il reste encore aux Biarrots huit journées, donc cinq matches à domicile pour trois déplacements (idem pour l'Usap, alors que Toulouse voyagera quatre fois). Mais Biarritz, deux fois battu par Toulouse cette saison, accuse un déficit particulier sur le Stade en cas d'égalité finale.

"On se complique la tâche pour la qualification", convient le talonneur Benoît August, conscient que la pression, médiatique notamment, "va s'abattre très fort" sur le BO, comme elle avait déferlé ces dernières semaines sur Toulouse, comme lui impensable éliminé des pronostics de début de saison. "On a un peu vécu comme des immortels jusqu'à présent et on se rend compte aujourd'hui que nous sommes vulnérables comme pas mal d'équipes", résume le co-entraîneur Jacques Delmas, constant que, malgré "un peu plus d'ardeur dans le combat (à Bourgoin), on s'est rendu compte que ce n'est pas encore cela".

L'Europe comme exutoire

Le BO, abonné aux demi-finales du championnat comme de la Coupe d'Europe depuis deux ans, champion de France 2005 et 2006, et qui manquerait le dernier carré pour la 2e fois seulement en six ans ? L'Europe, Graal prioritaire cette saison du finaliste 2006, deviendrait par la force des choses son unique quête. Sauf que. Si Biarritz, leader invaincu d'une Poule 6 assez clémente (avec Northampton, Borders et Parme), surfe vers un quart européen à domicile, il n'a pas encore passé cette saison un réel test de caractère dos au mur, ne passant vraiment la vitesse supérieure que contre Northampton (22-10) en octobre.

Finalement, il n'y avait peut-être rien de pire que ces victoires sans convaincre, accumulées au coeur de l'automne. Elles ont insidieusement laissé croire que les Biarrots n'avaient pas besoin d'en faire plus pour s'en sortir. Le BO est-il capable de se remettre en cause, à l'instar du Stade Toulousain avant Noël? Le venue du modeste Parme vendredi à Aguilera ne répondra pas à cette question, peut-être pas non plus le déplacement à Northampton (avant-dernier du championnat anglais) où le BO se rendra déjà qualifié. Tôt ou tard, en Top 14 comme en Coupe d'Europe, il faudra pourtant bien y répondre.

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