Sous pression, pas moribond

La trêve a été bénéfique aux Bayonnais. S'ils restent sur une défaite à domicile contre Albi en match amical (19-14), les Basques "ont emmagasiné de la confiance pendant ces sept semaines". C'est le coentraîneur, Jean-François Beltran, qui le dit. "Nous avons enchaîné deux matchs en trois jours, c'était un peu compliqué." Car il faut préciser que la lanterne rouge, trois jours avant de céder contre les Tarnais, s'était offerte l'Usap, troisième et virtuel demi-finaliste.

Une victoire à l'arrachée (24-22), après un premier succès à Graulhet contre le SCA (21-7). Bilan positif donc. Tant au niveau du tableau d'affichage que du jeu. "Avec Xavier (Péméja, NDLR), nous voulions aller dans l'excès, c'est-à-dire que les joueurs prennent un maximum d'initiatives. Nous sommes satisfaits. Nous avons gagné en volume de jeu et il le fallait. Les joueurs hésitent moins à se faire des passes, les liaisons avants/trois-quarts sont de meilleure qualité."

"Pas de démobilisation."

Mais ce que le technicien de l'Aude retient par-dessus tout, "c'est qu'il n'y a pas eu de démobilisation". C'est vrai, sept semaines, ça peut être long pour une équipe dernière du championnat, restée sur une lourde défaite chez un concurrent direct au maintien (à Montpellier, 39-17). Rien de tout cela semble-t-il. "Nous sommes allés en montagne, nous avons fait du canoë dans la baie de Saint-Jean-de-Luz... Bref, nous avons diversifié les activités pour apporter plus de cohésion au groupe, explique Jean-François Beltran. Et visiblement, ça a fonctionné. Avant le premier match amical, les joueurs n'avaient pas touché le ballon pendant quinze jours et nous les avons sentis impatients. Ça fait plaisir."

De l'enthousiasme, il en faudra beaucoup aussi samedi pour la réception de Castres, une équipe "loin de celle qui a perdu contre Albi. Samedi, c'est le CO qui a mis soixante points à Narbonne et qui a fait un très beau parcours en H Cup que nous allons recevoir. Il ne se contente pas de gagner les ballons, mais se montre aussi rapide dans sa ligne de trois-quarts et joue dans le bon timing." Mais aussi impressionnante soit-elle, cette équipe castraise ne doit pas s'imposer à Jean-Dauger.

Une fois encore, c'est faux pas interdit pour les Ciel et Blanc s'ils veulent se maintenir. "Il n'y a plus de places depuis trois semaines, il y aura encore plus de 15 000 personnes au stade alors ce n'est pas la peine de rajouter de la pression aux joueurs, prévient Jean-François Beltran. Il faut gagner dix matchs pour rester en Top 14. Nous en sommes à sept. Il nous en reste donc trois, en sept journées. Ce sera à domicile sûrement. Mais pourquoi pas à l'extérieur ? Le Top 14, ça se mérite." C'est sûr, Bayonne n'a pas dit son dernier mot.