Le MHR sur le front contre les discriminations

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TOP 14 - Derrière le champion de France et sa lumière, le fonds de dotation du club devenu le MHR Solidaire pour ses 10 ans d'existence œuvre auprès d'actions d'intérêt général. Une matinée fut consacrée autour des luttes contre les discriminations et plus particulièrement de l'homophobie. Une grande première autour d'acteurs essentiels et notamment envers les espoirs du centre de formation.

Montpellier avait convié toutes les composantes du rugby afin d'évoquer l'homophobie et demeurer le précurseur en rugby d'une telle initiative en mettant en synergie toutes les parties réunies pour l'occasion. Sophie Elizéon, Préfète mais aussi déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti LGBBT ; Jean-Bernard Moles, président du CADET (commission anti-discrimination et égalité de traitement) auprès de la FFR, Jean-François Puech et Christian Iacini, co-présidents de l'association Ovale Citoyen, Florent Comptour représentant le MHR Solidaire et Victor Paquet, pour Provale le syndicat des joueurs, ont longuement échangé sur le sujet.

Si les pistes de travail et les interactions possibles fusaient entre les différents protagonistes, le groupe des espoirs fut invité à participer à l'écart à un échange à huis clos dans l'enceinte du GGL Stadium hors staff et médias, avec pour objectif de libérer la parole et de sensibiliser sur la question durant une bonne heure. Jean-François Puech précise :"On a voulu laisser les joueurs du centre de formation s'exprimer avec nos animateurs. Sans autorité en quelque sorte, car au-delà des bonnes volontés, nous devons libérer la parole." Un constat partagé par tous, afin d'activer certains leviers tout en changeant les mentalités. Un travail de longue haleine assurément.

"Les vestiaires sans filtres"

Les exemples ne manquaient pas à l'évocation du pilier de Rouen Jérémy Clamy-Edroux, du couple Laure Sansus/Pauline Bourdon, ou encore plus récemment la transgenre Sandra Forgues qui donna le coup d'envoi de France-Japon évoqué par Jean-Bernard Moles. Tous portés par leur courage d'avoir simplement affiché leur orientation sexuelle. Pas évident dans un milieu de rugby où la virilité est portée à son paroxysme et où parfois les convictions freinent certaines discussions. Tous reconnaissaient les avancées à formuler comme l'indique Victor Paquet : "J'ai passé plus de 20 ans dans les vestiaires. On entendait toutes les types d'insultes classiques, sans filtres. Et la détresse que cela peut engendrer pour certains".

Florent Comptour expliquait volontiers le travail du club champion de France, et le rapprochement auprès des associations : "Nous menons des causes, notamment sur cette discrimination. Nous avons aidé financièrement Amnesty International avec une pièce de théâtre "Peur sur le vestiaire" évoquant l'homophobie. Une démarche destinée auprès des lycéens." Des opérations menées conjointement avec l'État, engagé dans ces missions selon la préfète Sophie Elizéon : "Des actions contre toutes les haines sont mises en place. Concernant l'homophobie, nous devons mener des missions locales au plus près des gens. Je pense à l'Allemagne, où tous les clubs sportifs sont impliqués dans ces luttes." Le MHR ouvre donc la voie en étant un pionnier en la matière, avec la perspective de libérer plus que jamais les paroles et fraterniser autour des valeurs du rugby.

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