Sur le bon chemin

Certes, l'Australie, l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande n'offriront pas la même opposition. C'est un euphémisme que de le dire. Mais il est certain que cette première victoire a parfaitement lancé le mandat de Martin Johnson à la tête du XV de la Rose. Car l'équipe a parfaitement répondu aux attentes de son nouvel entraîneur en offrant un visage résolument tourné vers l"offensive. Auteurs de cinq essais, dont le deuxième sur une offensive depuis leurs 22 mètres, les Anglais se sont montrés créatifs et n'ont pas eu peur de jouer face à des Pacific Islanders pourtant experts en contre. Le projet de jeu souhaité par l'ancien capitaine de l'Angleterre semble donc être le bon. Les joueurs y adhèrent en tout cas. Les très bonnes performances d'Armitage ou de Sackey (auteur d'un doublé) en témoignent.

Pourtant, tout ne fut pas rose. Trop indisciplinés, les Anglais ont mis du temps à prendre le pas sur des adversaires coriaces et sans complexes. Malgré une entame réussie avec une pénalité de Cipriani (9e) et un premier essai transformé de Sackey (13e), le demi d'ouverture se prenait les pieds dans le tapis dès l'engagement suivant et permettait à Rabeni d'aplatir derrière la ligne (10-7, 15e). S'appuyant sur leur mêlée dominatrice, les vice-champions du monde se reposaient sur la botte de leur ouvreur (19 points au total) pour rester en tête en première mi-temps. Poussifs, ils confondaient parfois vitesse et précipitation.

Confirmation attendue

Mais ils n'étaient jamais vraiment inquiétés par leurs adversaires. Car ils faisaient le break juste avant la pause (37e). Sur une relance jouée depuis leur 22 mètres, Monye perçait sur la moitié du terrain et servait son ouvreur. Malgré une dernière pénalité de Hola pour les visiteurs, le XV de la Rose se détachait à la mi-temps (20-10). Au retour des vestiaires, le deuxième ligne Kennedy enfonçait le clou (27-10, 43e) et le match baissait d'intensité à l'heure de jeu après de nombreux changements des deux côtés. Les Iliens tentaient mais ne parvenaient pas à concrétiser leurs intentions. Ce que les Anglais ne manquaient pas de faire. Sur une nouvelle combinaison des arrières, le talonneur Mears aggravait la marque (34-13, 68e), avant que Sackey ne réussisse le doublé (39-13, 75e).

39-13, score final. Et logique. Les Anglais ont rendu une copie encourageante bien qu'imparfaite. Reste toutefois à confirmer... face à ce qui se fait de mieux au monde cette fois. Martin Johnson devra attendre les joutes face à l'Australie, les Springboks et les Blacks pour réellement jauger de l'efficacité de cette nouvelle approche, éloignée des standards anglais de ces dernières années.