L'Australie voit plus loin

Le message de Robbie Deans est clair. "Une médiocre équipe de France, ça n'existe pas. Vous pouvez prendre quelqu'un dans la rue, lui faire enfiler le maillot bleu et il se surpassera. C'est la stricte réalité. Et si vous n'en êtes pas certain, regarder leur histoire. Cette équipe forme un cocktail détonant. Ils ont l'expérience, possèdent des bons joueurs de ballon, savent mettre du rythme et ont les joueurs-clé, capables de prendre les décisions. Si vous voulez mon opinion, c'est une équipe plus solide que celle présentée lors du Tournoi des Six Nations."

Le premier étranger à entraîner les Wallabies est un bavard. Déjà il y a quinze jours, il était peu satisfait de la prestation de ses joueurs face à l'Irlande, malgré la victoire (18-12). "J'attend une amélioration. Notre défense fut bonne en termes d'intensité. C'est probablement ça qui nous a permis de l'emporter. Mais ce fut inconsistant. Notre jeu au pied, notamment l'occupation, fut pauvre. Nous sommes conscients de devoir nous améliorer. Sans ça, nous ne battrons pas la France". Pourtant, Deans a opté pour la stabilité en reconduisant à l'identique son groupe à l'exception du pilier Matt Dunning, blessé, remplacé par Al Baxter.

Pourquoi? La réponse est simple. A l'image de Lièvremont, Deans opère un savant mélange entre anciens et jeunes pousses qu'il associe comme Giteau-Burgess à la charnière et Mortlock-Barnes au centre. Et son réel objectif est de trouver une cohésion avant les Tri-Nations qui débutent le 19 juillet. Une compétition que les Australiens n'ont plus remporté depuis 2001. C'est là qu'il sera jugé. Ce test-match, puis le second samedi prochain à Brisbane, tiendront donc simplement lieu de répétition générale. Mais une première victoire tricolore sur le sol australien depuis 1990 ferait quand même mauvais genre...