Cooper, l'artiste génial

De la cour d'école de Tokoara au Suncorp Stadium de Brisbane. Quade Cooper a accompli pas mal de chemin avant de mener les Reds vers les sommets. Gamin, il passe une partie de son enfance en Nouvelle-Zélande, avec des parents qui se sacrifient pour lui donner la meilleure vie possible. A l'école, lorsqu'on lui demande d'écrire les trois choses qu'il veut faire une fois adulte, il répond inlassablement : 1. Joueur de rugby, 2. Joueur de rugby, 3. Joueur de rugby. Ce qu'il deviendra, et plus encore. Aujourd'hui, Cooper est une star. Avec sa gueule, sa coupe de cheveux stylée et ses tatouages. L'homme compte désormais plus de 36 000 "followers" sur Twitter, plus que n'importe quel autre joueur australien. Mais avant d'exploser à quinze, Cooper est d'abord passé par le rugby à XIII. A 17 ans, il intègre ensuite le centre de formation des Reds. Et depuis...

"Être le même joueur", peu importe l'adversaire

De son passé de treiziste, Quade Cooper a conservé une formidable capacité à jouer l'évitement, passer les bras, et faire jouer derrière lui. Première sélection chez les Wallabies à 20 ans, et trois ans plus tard il est déjà installé au poste de demi d'ouverture. En s'offrant le luxe de pousser Matt Giteau, joueur talentueux s'il en est, en position de premier centre. Joueur imprévisible, ses crochets et ses feintes de passe ont encore fait des merveilles en demi-finale. Avant ce match contre les Blues d'Auckland, Cooper avait déclaré : "Je ne vais pas ajuster mon jeu par rapport à l'adversaire. Je vais être le même joueur que j'ai été toute l'année." A savoir ? Virevoltant, aérien... Un surdoué du rugby, tout simplement. Cooper est un créateur hors pair, peut-être le meilleur ouvreur actuellement, dans un registre différent de Carter. En demi, il a notamment offert le deuxième essai du match à son coéquipier Ben Tapuai après une double feinte de passe. Et chaque fois qu'il a touché le ballon, le numéro dix a créé la panique dans la défense adverse.

Soigner les tirs aux buts

L'an passé, les Reds du Queensland ne s'étaient même pas qualifiés pour les demi-finales. Pour l'ultime rencontre, ils seront cette fois devant leur public. Mais attention, une finale se joue aussi sur des détails. Et Cooper devra soigner ses tirs aux buts. Face aux Blues, on se souvient que le fantasque ouvreur avait pêché dans cet exercice (3 sur 7). Travailler ses plaquages, aussi : avec 38 tentatives manquées sur l'ensemble de la saison, il était l'un des joueurs les plus friables des demi-finales. Alors, 2011, année de Cooper et des Reds ? A lui et aux siens de transformer l'essai.