Rougerie, la peur bleue

Par Rugbyrama
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Ancien titulaire indiscutable, Aurélien Rougerie bataille aujourd'hui pour reprendre sa place à l'aile chez les Bleus. A six mois de la Coupe du monde, il travaille d'arrache-pied pour faire oublier les pâles prestations de novembre. Et compte bien prouve

Aurélien Rougerie a vécu l'un des moments les plus extraordinaires de sa vie il y a trois semaines. Et il n'a rien à voir avec le rugby. Le 10 février dernier, il est devenu papa d'un petit garçon et d'une petite fille. De quoi relativiser toutes les galères du monde. Celle qu'il a vécue en 2002 après sa grave blessure au larynx par exemple. Ou celle, à moindre échelle, qu'il traverse en ce moment en équipe de France. Une petite période de doute.

Le Clermontois fait partie des Bleus qui n'ont pas encore joué pendant le Tournoi. Pas de sélection depuis novembre dernier et la déroute face aux Blacks. Suspendu pour le premier match contre l'Italie, il a laissé Dominici et Heymans jouer leur partition. Avec l'aura du Parisien, l'explosivité du Toulousain et la forme éclatante de Vincent Clerc contre l'Irlande notamment, Aurélien Rougerie s'inquiète. Un peu. Mais relativise. Surtout.

Même quand il n'entre pas en jeu contre le pays de Galles alors qu'il fait partie des 22, pour la première fois de la compétition. "J'étais déçu, bien sûr, et je crois que c'est légitime. Parce que tu es encore plus proche du but mais que tu n'arrives quand même pas à l'atteindre. Mais cela fait partie du jeu. Je dois l'accepter même si ce n'est pas facile quand on est un compétiteur." Alors en attendant, il travaille. Comme un dingue. Cinq semaines sans match, c'est long. "D'habitude, on se plaint qu'on joue trop. Là, on se plaint qu'on ne joue pas assez!" ironise-t-il. "On en profite pour bosser, pour parfaire notre préparation physique. On a le temps pour ça. C'est rare. "

"Je n'envisage pas ne pas faire partie du groupe"

Aurélien Rougerie fait partie des naufragés de la déferlante all black qui s'est abattue sur la France en novembre dernier, exposé à son poste face à un Rokocoko à son meilleur niveau. Malgré ses 45 sélections, il doit de nouveau prouver aujourd'hui. "Je me suis toujours senti en danger, même quand j'étais titulaire en équipe de France, tempère-t-il. Quand tu vois Gobelet, Arias ou Bidabé faire des super matchs en club les week-ends, tu te dis qu'il faut réagir. C'est d'autant plus vrai aujourd'hui que la Coupe du monde approche."

Justement, elle n'est plus qu'à six mois. Ce Tournoi "blanc" lui fait-il peur ? "Pour le moment, je n'envisage pas de ne pas faire partie du groupe pour le Mondial. Ce serait trop dur avec tout le travail que je fournis. Je crois qu'il ne faut pas prendre les choix des sélectionneurs au pied de la lettre. Ils me connaissent mieux que Vincent ou Cédric, je me dis que c'est une chance... " Et histoire de ne rien laisser au hasard, il met les bouchées doubles, à Marcoussis autant qu'à Michelin, pour prouver qu'il a sa place. Il en aura aussi l'occasion samedi, à Aguilera, avec les Barbarians.

Bernard Laporte sera là.

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