Retour sur terre

Par Rugbyrama
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L'Irlande s'est-elle vue trop belle? Annoncés comme les favoris du Tournoi, sûrs de leur force au vu de leurs dernières sorties, les joueurs d'Eddie O'Sullivan subissent un brutal retour à la réalité après leur défaite face à la France. Un revers cruel po

Toute l'Irlande piaffait depuis une semaine. Pour la première fois, Croke Park les attendait. Et l'Irlande attendait la France. De pied ferme. Après quatre défaites d'affilée face aux Bleus, les Verts étaient bien déterminés à clouer le bec au coq gaulois. Ces derniers temps, ils avaient beaucoup parlé. Peut-être un peu trop. La tournée de novembre, avec ses victoires sur l'Australie et l'Afrique du Sud, leur avait donné des ailes. Le succès, sans panache mais plein de maîtrise, obtenu le week-end dernier à Cardiff, avait consolidé leurs certitudes.

Cette confiance était légitime. Mais fallait-il l'asséner avec autant de constance, au risque de motiver une équipe de France jamais aussi forte que lorsqu'on la provoque de la sorte? Bien sûr, il s'en est fallu d'une minute et d'un exploit de Vincent Clerc pour que l'Irlande ne gagne son pari. L'analyse serait alors toute différente. "Franchement, c'est dur à accepter parce qu'on n'a pas commis d'erreur qui amène la défaite, estime Eddie O'Sullivan. Au final, ça se joue sur un rebond de la balle. Je rejouerais encore et encore les 20 dernières minutes comme nous l'avons fait."

Murphy: "Un sentiment terrible"

Dès lors, qu'a-t-il manqué aux Irlandais pour ne pas gâcher la fête? Un peu de lucidité sans doute, notamment en seconde période. Au plus fort de leur domination, à deux reprises, alors que l'arbitre avait signalé une pénalité à venir, ils ont continué à jouer, perdant le bénéfice de la pénalité. Ils ont également payé cher ce premier quart d'heure où les Français leur ont allègrement marché dessus. Il leur a fallu une heure pour prendre les commandes dans ce match, au prix d'une forte domination et d'un sacré travail de sape. Mais ce ne fut pas suffisant pour se mettre à l'abri. Et Vincent Clerc passa par là...

Evidemment, tout Dublin ne manquera pas de gloser sur l'absence, et même "l'omni-absence" de Brian O'Driscoll. Forcément, elle a pesé. Oui, mais non, répond O'Sullivan: "Bien sûr, un joueur de classe internationale comme Brian manquerait à n'importe quelle équipe, mais je ne montrerai du doigt aucun joueur qui était sur la pelouse aujourd'hui, et je pense que Shane Horgan a réalisé un match remarquable après son retour de blessure", souligne l'entraîneur irlandais. Rien ne permet toutefois d'affirmer avec certitude qu'avec O'Driscoll, le résultat aurait été différent. Vu ses prétentions et ses ambitions, l'Irlande n'a de toute façon pas le droit de se retrancher derrière ce genre d'excuses. O'Sullivan a eu le mérite de ne pas en rajouter sur ce chapitre.

Maintenant, il va falloir digérer cet échec, aussi rude fut-il. "On peut encore gagner la Triple Couronne et le Tournoi, et l'année dernière, on a échoué pas loin de la France pour le titre. On a encore 13 jours, on ne peut pas s'écrouler et mourir", martèle le patron des Verts. L'unique Grand Chelem irlandais, qui date de 1949, devra encore attendre pour avoir un petit frère. Aujourd'hui, toute une équipe, voire tout un peuple, a la gueule de bois. " J'ai un sentiment terrible, avoue l'ailier Geordan Murphy. J'ai l'impression que nous avons laissé tomber nos fans."

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