L’Italie sonnée

Dans la presse sportive, la mort d'un policier touché par un pétard et la sombre folie dans laquelle les supporters sont tombés occupent une logique première place.

Les journalistes parlent en boucle de "guerra", le Calcio est suspendu. Tous les championnats, jusqu'en Nationale, sont annulés. L'heure est grave et certains réclament la suspension pour une année complète des compétitions de football, histoire de réfléchir. Dans un tel contexte, difficile pour l'Italien de se tourner vers le rugby. Même si le Flaminio affiche guichets fermés depuis plus de deux semaines, les événements de la veille vont certainement prendre le pas sur le choc qui fait trembler les Français.

Comme le déclarait le président de la FFR Bernard Lapasset lors de la présentation du trophée Guiseppe Garibaldi à l'ambassade de France dans le splendide Palais Farnèse, "ce match est très important pour la France qui organise son Mondial dans quelques mois."

Berbizier, selon la Gazetta dello sporto, ne dévoilait pas un seul signe de nervosité à la veille du premier match de son deuxième Tournoi. Une impression de sérénité relayée également par le Corriere dello sport.

Il est vrai que le soleil romain adoucit tout. Les nombreux supporters français ne sont pas encore "entrés" dans le match. Dans la "ville éternelle", qui suscite la fierté de ses habitants, les Français se ficèlent un petit programme aux oignons. Voir, en voir le plus possible. Tourner les yeux à droite à gauche, voir le palais de Victoir-Emmanuel II, le Colisée, la Piazza Di Trevi, la Piazza de Spagna, le Panthéon... Le programme prévoit une arrivée au Stade Flaminio aux alentours de 13h30. Il sera alors temps de penser au match, les yeux encore emplis des beautés romaines. Pour autant, malgré la dolce vita, il est impossible d'oublier que le Calcio est suspendu sine die. Le rugby italien peut et doit montrer l'exemple, mais ce sera bien difficile aujourd'hui dans cette Italie complètement sonnée. A moins de voir la Squadra l'emporter. Mais ça, non, nous ne pouvons pas trop l'espérer...