La Rose toujours pâle

Par Rugbyrama
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Anéantie par les Irlandais, l'Angleterre a pu mesurer le chemin qui la séparait du plus haut niveau mondial à six mois de la Coupe du monde. Et ce malgré le retour de Jonny Wilkinson, par ailleurs peu efficace à Croke Park...

Le château de cartes anglais s'est effondré. La fragile confiance née des deux victoires face à l'Ecosse et l'Italie en ouverture du Tournoi ont volé en éclat samedi à Croke Park. Surclassés par l'Irlande, les champions du monde ont été remis à leur place, celle d'une équipe convalescente, encore loin de ses heures de gloire de 2003. Certes, Jason Robinson n'était pas là, mais Jonny Wilkinson, lui, était bien présent. Même avec son prodige, cette Rose-là reste loin du compte, surtout face à un adversaire aussi complet que l'Irlande.

Brian Ashton, qui a subi samedi sa première défaite depuis sa prise de fonctions, n'avait d'ailleurs aucun mal à admettre la supériorité verte. "Nous avons été battus et bien battus. Ils nous ont punis dans tous les secteurs, y compris la mêlée, où nous avions bon espoir de faire jeu égal", avoue le sélectionneur anglais. Mine de rien, la défaite de Croke Park est la plus lourde jamais concédée par l'Angleterre face à son rival irlandais dans l'histoire du Tournoi. Elle est donc tout sauf anodine.

Farrell sacrifié?

Elle est venue confirmer que les Anglais n'avaient guère avancé en ce début d'année 2007. Wilkinson, d'abord. Certes, ses talents de buteur sont précieux. Son leadership aussi. Son retour avait redonné une âme à l'équipe, mais la star de Newcastle a encore du chemin à faire pour redevenir dominateur. Abandonné par son pack, il n'a jamais pesé sur les débats. Au-delà du cas Wilkinson, c'est tout l'axe de l'attaque qui pose problème. Le triangle Wilkinson-Farrell-Tindall a été insignifiant samedi.

Pour Will Carling, l'ancien capitaine du XV de sa Majesté, quelque chose doit changer. "Nous avons besoin d'être dangereux dans l'axe, c'est indispensable au plus haut niveau international, explique-t-il dans sa chronique sur la BBC. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Et tant que ce ne sera pas le cas, être menaçant sur les extérieurs avec des joueurs rapides comme Robinson, Strettle ou Lewsey ne suffira pas. Il faut donc procéder à un changement. Personnellement, je ne prendrais pas Farrell." On pourrait donc revoir le vétéran Mike Catt prochainement.

Mais le signe le plus inquiétant est venu du pack, complètement dominé par son vis-à-vis. "Je ne m'attendais pas à ça et je n'ai pas la moindre explication", lâche Ashton, désabusé. D'ici la venue des Français à Twickenham dans deux semaines, il ne trouvera pas de solution miracle. Pour Carling, ce n'est d'ailleurs pas le moment de paniquer. Au contraire. " Le retour à la réalité est sévère pour l'équipe d'Angleterre. Mais Brian Ashton est un homme calme, posé. Il ne fera pas n'importe quoi. Nous avons tout de même une base de travail un peu plus solide qu'en novembre", juge Carling. Mais c'est encore loin d'être suffisant.

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