Clerc: "Jouissif"

Où avez-vous trouvé les ressources nécessaires pour marquer cet essai ?

Vincent Clerc.- Cet essai vient récompenser l'enthousiasme et la solidarité de toute l'équipe pendant tout le match. Je suis bien sûr très heureux d'être à la conclusion mais il faut féliciter tout le monde.

Racontez-nous l'action, à quel moment avez-vous pris la décision de tenter votre chance ?

V. C.- Au moment de la passe. Le ballon est encore en l'air et je vois les Irlandais anticiper très vite sur l'extérieur alors je décide de rentrer ma course au moment où la balle arrive dans mes mains. Après je m'arrache et ça passe.

Avez-vous, en ce moment le brin de confiance nécessaire pour avoir pris autant d'initiatives ?

V. C.- Je rentre dans l'équipe et ma première envie était de me fondre dans le collectif, de ne pas faire de fautes. Ma rentrée ne devait pas fragiliser l'équipe et après il fallait que j'apporte ce que je sais faire. J'ai pris des initiatives, car les copains se sont bien repliés avec moi et ils étaient là en soutien pour me permettre de tenter des choses. J'ai dix-sept sélections donc je sais comment marche l'équipe de France. Tout passe par le collectif et non pas par des excès d'individualisme.

Pensez-vous avoir marqué des points importants pour participer à la Coupe du monde ?

V. C.- Je ne crois pas. Il faut confirmer à chaque fois que l'on a le niveau international et c'est pareil pour tout le monde. J'ai connu des aller-retours en équipe de France et maintenant j'ai envie de bien faire les choses sans trop me prendre la tête. En ce moment je suis dans le bon wagon et j'ai envie d'y rester. Je sais que je me sens hyper bien depuis que j'ai appris ma sélection dans le groupe des quarante. J'ai ressenti un grand bonheur d'être dans les vingt-deux puis dans les quinze. C'est la première fois que la Marseillaise m'arrache des larmes. J'accorde beaucoup d'importance à ce maillot tricolore et à la Coupe du monde qui se profile. Pendant les hymnes je pensais à plein de monde, je ressentais beaucoup d'émotion mais sans me mettre la pression.

Qu'avez-vous ressenti en plongeant dans l'en-but pour inscrire l'essai de la victoire ?

V. C.- C'est hallucinant ! La dernière fois que j'ai marqué un essai décisif à la dernière minute, c'était à Marmande en 2001 avec Grenoble. C'est vraiment jouissif d'atterrir dans l'en-but. Je garderais l'image de mes potes qui sont arrivés après pour me féliciter. C'est une émotion énorme et beaucoup d'adrénaline.