Les quatres déclas qui montrent que Debaty est dans la forme de sa vie, au meilleur moment

  • Vincent Debaty, le pilier de Clermont
    Vincent Debaty, le pilier de Clermont
  • Debaty face à Northampton en quart de finale
    Debaty face à Northampton en quart de finale
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Sur la lancée d’un Tournoi des Six Nations terminé comme titulaire, le pilier clermontois Vincent Debaty semble avoir franchi un cap. Dans le XV de départ face à Northampton, il devrait une nouvelle fois débuter contre les Saracens. Les quatre déclas qui montrent que "le Belge" est en pleine bourre, au meilleur moment.

Je me suis rendu compte que j’étais plus près de la fin que du début, et qu’il fallait que je me mette un coup de pied au cul. Il fallait que j’arrête d’accepter les choses, et d’attendre qu’on me les donne. On ne te donne rien dans la vie

On s’était habitué à son statut d’incontournable, mais remplaçant. Toujours poli, avenant (trop?), Debaty semblait se satisfaire du rôle d’impact player dans lequel Vern Cotter l’avait installé. Arrivé en 2008 à Clermont, "le Belge" tourne à près de 25 matchs par saison, mais reste chaque année en dessous des dix titularisations. Quasi invariablement, Thomas Domingo commence le boulot, et lui entre vingt minutes pour imposer sa puissance à des adversaires émoussés.

A 33 ans, Debaty a peut-être enfin changé de statut et a su profiter des blessures de Domingo et Chaume pour prouver qu’il avait "la caisse" pour débuter les matchs. Titulaire avec les Bleus face à l’Angleterre, il répond aux doutes sur ses limites physiques en s’offrant le plus bel essai du Tournoi, au soutien de son coéquipier Noa Nakaitaci après une heure de jeu. Il fait partie de ceux qui ont marqué des points et s’est dégagé le chemin vers la Coupe du monde.

De retour en club, Azéma le fait poursuivre sur sa lancée et le titularise face à Northampton en quart de finale de Champions Cup. Dominateur face au droitier australien Ma’afu, il participe avec l’ensemble du pack à la démonstration des avants clermontois face au champion d’Angleterre. Même sans la blessure au genou de Domingo, il semble en ballottage favorable pour conserver le maillot numéro 1 face aux Saracens.

Ces dernières années on a souvent joué des demies, des quarts ou même des finales mais ça ne nous met pas plus de pression. C’est grâce au travail qu’on a fourni. On a mérité tout ça

S’il parle au nom du groupe, Debaty a individuellement fourni beaucoup d’efforts pour se faire une place à Clermont. Premier rugbyman belge à devenir professionnel, formé à La Rochelle puis passé par Perpignan et Agen, il arrive à Clermont dans l’anonymat. Son physique presque hors normes lui laisse peu de répit et il doit en permanence être vigilant pour rester affûté. Parfois sanctionné par Cotter pour ses difficultés en mêlée, il répond par sa polyvalence des deux côtés du pack. Chez les Bleus depuis 2011, il joue peu mais s’accroche et saisit sa chance en cette saison pré-Coupe du Monde. Encore une fois dans le bon timing.

Debaty face à Northampton en quart de finale
Debaty face à Northampton en quart de finale
Si on avait peur d’eux, on ne jouerait plus au rugby, ou pas à ce niveau là… On a juste en vie de faire quelque chose de grand, tous ensemble

Alors qu’il dispute sa septième saison avec Clermont, Debaty a tout connu. Le titre de champion de France en 2010, mais aussi les désillusions en Coupe d’Europe ou en Top14. Souvent touchés, mais pas coulés, les Clermontois vont disputer leur quatrième demi-finale de Coupe d’Europe consécutive. Une régularité qui semble renforcer leur conviction que leur tour viendra. Intouchables contre Northampton, qui s’annonçait pourtant comme une menace, Debaty et ses copains ne semblent pas faire de cauchemars à l’heure de retrouver les Saracens, leurs bourreaux au même stade la saison dernière (défaite 46 à 6).

Régénérée par des recrues influentes (Abendanon, Vahaamahina, Lopez, Davies, l’entraîneur Jonno Gibbes…) et soudée autour de quelques cadres sur le départ (Bonnaire, Pierre…), l’ASMCA ne cache pas ses ambitions, et veut enfin croquer sa part du gâteau.

En les ayant joué déjà deux fois cette saison, on sait ce qu’ils vont mettre en place. On se connaît mieux que l’an dernier…

Certes, le traumatisme vécu en demi-finale face aux Saracens a laissé des traces et avait torpillé la fin de saison dernière des Auvergnats. Mais finalement, retrouver les Londoniens en poule quelques mois plus tard fut un bon remède pour évacuer le cauchemar. Battus à l’aller à Londres en octobre (30-23), les Jaunards ont su reprendre le dessus au retour fin janvier dans un match décisif pour la qualification en quarts de finale et restent sur une victoire face à leur adversaire (18-6).

Entre deux équipes qui n’en finissent plus de se croiser sur la scène européenne (six fois depuis 2010), l’effet de surprise ne joue plus. Asphyxiés physiquement il y a un an, les Clermontois semblent aujourd’hui bien plus frais, dans les corps et les têtes. Face à ces Rouge et Noir d’Angleterre, redoutables dans le combat et la discipline, les Clermontois savent ce qui les attend. Après la démonstration face à Northampton, Debaty et ses partenaires semblent prêts à prendre l’ascendant en mêlée et dans les rucks, pour prendre une vraie revanche sur les "Sarries" et s’offrir une nouvelle finale européenne.

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