Quand Eric Champ propose à Bernard Laporte de "rejouer" Toulon-Bègles de 1991

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Dans les colonnes de Midi Olympique, l'ancien troisième ligne du RC Toulon est longuement revenu sur les raisons de son engagement avec Florian Grill dans la course à la présidence de la FFR, dont les élections se dérouleront le 3 octobre prochain. Il a également évoqué le passage de témoin entre Mourad Boudjellal et Bernard Lemaître à la tête du RCT. Ce que le premier n’a pas vraiment apprécié…

Florian Grill l'a annoncé en début de semaine. Le président de la Ligue Ile de France, candidat à la présidence de la FFR qui avait mis en "stand by " sa campagne en raison de l’épidémie de Coronavirus, a repris sa marche en avant. Jeudi, lui et son équipe " Ovale Ensemble " ont débattu en visioconférence de leurs propositions pour le rugby avec les clubs fédéraux et territoriaux des Alpes-Maritimes. Mais pas seulement. Les soutiens du principal opposant à Bernard Laporte sont également sortis de leur silence. Un exemple ? Eric Champ, ancien international (42 sélections), a pris la parole dans les colonnes de Midi-Olympique, notamment pour réclamer à la gouvernance actuelle de reporter les élections en raison du confinement imposé par le gouvernement. "J'espère que les gens qui dirigent aujourd'hui la Fédération auront une attitude de gentleman et qu'ils ne vont pas maintenir les élections à la date du 3 octobre, a-t-il déclaré. Ce serait refuser le débat d’idées. " Et l'ancien "Barbare de la Rade" d’ajouter : " Je crois que les présidents de clubs auront à voter entre deux projets diamétralement opposés pour le rugby. D'un côté, c'est la mondialisation permanente, une prédominance pour l'élite, le financement à tout prix puisqu'on voit que Bernard Laporte est prêt à vendre le rugby à un fond d'investissement. " Et de l'autre ? "J'ai envie qu'on me parle de projet pour les clubs amateurs, répond Éric Champs. Je veux qu'on me parle du rugby des territoires. Bien sûr qu'il faut un Top 14 d'élite, une Pro D2 d’élite. Mais ça, c'est la Ligue. Le boulot de la FFR, c'est de former des joueurs qui demain, peut-être, iront nourrir les clubs professionnels et l'équipe de France. Pour ça, il doit y avoir un maillage territorial fort avec des clubs de séries à qui on ne va pas demander de faire 150 kilomètres tous les week-ends pour aller jouer un match parce qu’on a tout tracté vers le haut. On a besoin d'un rugby raisonnable. C’est cette idée que nous défendons. "

Il y a quatre ans, lors des dernières élections, la campagne avait souvent dérapé, flirtant parfois avec le nauséabond. Qu'en sera-t-il cette année ? Eric Champ, dont la réputation pour "la castagne" comme il le répète souvent, est prêt à en découdre avec Bernard Laporte et Serge Simon. "Je me languis, assure-t-il. Je vais vous raconter une anecdote : à la Fédération, je n'ai pas été invité, j'ai été évité. A Clermont-Ferrand, on m'a interdit l'accès de la salle où se tenait l'assemblée générale financière de la FFR (ndlr : décembre 2019). La veille, j'avais participé à une réunion avec Florian (Grill) - qui n'est connu que de sa mère, c'est la raison pour laquelle il est important qu'on le soutienne (rires) - pour présenter notre projet aux clubs de la région. Et le jour de l'AG, on m'a expliqué que moi, Eric Champs, ayant joué dix ans en équipe de France, étant licencié d'un club de la FFR, je ne pouvais pas assister à cette assemblée dans la grande salle. C’est quand même incroyable. Il faut le vivre pour le croire. " Un peu loin, il ajoute : "Je peux vous jurer que, personnellement, je ne me laisserai pas "Guingasser". S'ils le souhaitent, on peut même refaire le Toulon-Bègles de 91 (rires). Ça pourrait être rigolo. " Ambiance…

Mais Laporte et Simon ne sont pas les seules cibles de l'ancien Flanker. Mourad Boudjellal, son successeur à la tête du RCT, n’est pas épargné non plus. A l'évocation du passage de témoin à la tête du RCT, Champs déclare : "Tant que ça gagnait, Boudjellal avait raison. Seulement des président plus riches sont arrivés et les difficultés ont commencé. Personnellement, je crois donc plutôt à un sauvetage qu'à un rachat. C’est en tout cas ce que Bernard Lemaître a affirmé lors d’un dîner auquel j'avais été convié. " Quant au quatorze années de présidence de Boudjellal, s'il loue le palmarès obtenu par l'ancien patron du club varois, il regrette l'afflux massif de joueurs étrangers. " Dernièrement, j'ai été amené à composer le XV de légende du RCT pour Rugbyrama. Hormis Marc Andreu et Jérémy Sinzelle que j'adore et que j'ai souhaité mettre dans cette équipe, parce que formés à Toulon, il m'a été impossible de mettre un joueur français. Je ne blâme pas Boudjellal car les stars ont permis au RCT de beaucoup gagner. Mais ça pose question. " Autant dire que le principal intéressé n’a pas apprécié. Au contraire. L'interview à peine parue dans les colonnes de Midi Olympique que l'ancien patron du RCT a dégainé sur twitter avec une ironie qu’il maîtrise à merveille. "Comparer ma présidence à celle d'Eric Champs, c'est un peu comme comparer ma carrière de joueur à la sienne."

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Eric Champ ici

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